Alors étudiant à l'école de commerce ISG Paris, Théo Lelievre recherche un stage dans une “boîte à taille humaine” : “J’ai travaillé en stage dans de grandes entreprises, dont certaines du CAC40, mais je préfère l’agilité des petites entreprises. En 2017, Bagel Corner comptait seulement quinze restaurants, l’ambition était de devenir le leader des restaurants de bagels en France et en Europe. Je me suis retrouvé dans ce projet”, raconte-t-il.
Théo Lelievre démarre son stage : il est chargé de développer l’offre traiteur de l’enseigne. Quelques mois plus tard, son supérieur quitte son poste de responsable administratif. Le stagiaire prend la relève, avant de poursuivre en alternance l’année suivante. En 2021, il devient directeur administratif et financier (ADF), puis directeur général début 2024. À ce poste, il faut “avoir le sens des priorités pour gérer des sujets différents, être polyvalent, organisé, à l’écoute, en interne et en externe. Cela veut dire écouter les salariés, et faire de la veille, car les évolutions sont permanentes en restauration”, poursuit-il.
La confiance comme moteur
La recette de cette ascension fulgurante ? “Il faut être curieux, toujours en veille, toujours vouloir apprendre et être force de proposition. Par exemple, quand j’étais DAF, je réfléchissais tout le temps à de nouveaux process et je les proposais. Il faut se donner sur tous les sujets, sans distinction, même sur ceux qui peuvent paraître anodins. Il faut être ambitieux mais pas forcément gourmand : il ne faut pas viser directement la direction générale, estime-t-il. Mais surtout, on m’a fait confiance dès le départ, ça m’a fait me dépasser tous les jours, et on m’a fait évoluer au bon moment, quand j’avais fait le tour d’un poste et que je me sentais légitime, capable d’assumer de nouvelles fonctions.”
Aujourd’hui, Bagel Corner compte 40 points de vente, dont une succursale, et vise entre six et huit nouveaux points de vente par an. “L’évolution en interne permet d’avoir une bonne connaissance de l’entreprise, cela donne aussi de la légitimité face aux franchisés. J’ai appris 95 % de ce que je fais maintenant sur le terrain, et 5 % à l’école”, admet le DG.
Publié par Violaine BRISSART