Les appareils de chauffage sont désormais bannis des terrasses rennaises au titre de la transition écologique. Cette mesure est-elle justifiée ? Va-t-elle faire boule de neige ? Aucun ténor de la profession ne s’est prononcé jusqu’à présent sur ce sujet alors que d'autres villes, comme Paris, y réfléchissent, et que Thonon-les-Bains l'a voté en 2012. La terrasse fait l’objet de nombreux débats passionnés : esthétisme, nuisances sonores, droits, coûts, autorisation, bail... et elle fait même partie d'une démarche d'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco dans la capitale. Elle participe incontestablement à l’attrait touristique d'un lieu et peut représenter une part importante du chiffre d’affaires d’un café.
L’idée de chauffer les terrasses s’est surtout développée depuis l’interdiction de fumer à l’intérieur des établissements, en 2008. La terrasse s'est transformée progressivement en atout commercial, d’accueil, de prolongement de saison. Certains chauffages, considérés comme dangereux, ont déjà été prohibés. Mais cette fois, les raisons invoquées sont d’ordre énergétique. Non à la déperdition. Cet arrêté de la ville de Rennes a été largement commenté dans les médias grand public, malgré la place occupée par la réforme des retraites et les grèves. Il y a les pour, il y a les contre. Et il y a cette conclusion de Julia de Funès, docteur en philosophie et auteur de l’ouvrage Le développement (im)personnel (éditions de L’Observatoire) dans une tribune pour Figarovox (Le Figaro) : “Qu’une recherche de solutions alternatives moins énergivores soit envisagée serait un progrès écologique, supprimer juridiquement une liberté au nom du Bien n’est que morale oppressive.”
Publié par Sylvie SOUBES