C'est une nouvelle page qui s'ouvre pour Tabata Mey. Depuis
son arrivée à Lyon, en 2002, la jeune chef a fait un sacré chemin. Diplômée de
l'Institut Paul Bocuse, elle s'est tout d'abord fait un nom en tant que chef du
restaurant deux étoiles de Nicolas Le Bec, avant d'ouvrir sa première
affaire, un snack japonais baptisé T-maki shop. Révélée par l'émission Top Chef
sur M6, elle va également devenir, en 2013, la première femme à prendre la tête
de l'un des restaurants du groupe Bocuse,
la brasserie Marguerite. C'est à cette époque qu'elle rencontre son futur mari,
Ludovic Mey, qui officie en tant que second de cuisine. Mais au bout d'un
an et demi, la jeune chef et son compagnon souhaitent prendre un nouveau
départ. "On voulait s'ouvrir à d'autres expériences culinaires, avoir du temps
pour nous... On est parti pendant huit mois faire le tour du monde pour
rencontrer des chefs, découvrir de nouveaux produits, des techniques culinaires
différentes...", explique le couple.
Une cuisine aux multiples influences
Une expérience riche en rencontres qui va renforcer leur conviction :
proposer une cuisine personnelle aux multiples influences dans leur propre
établissement. De retour à Lyon, le couple s'installe dans le VIe
arrondissement. "C'est la configuration du local qui nous a séduit, car on
cherchait un lieu tout en longueur pour pouvoir aménager une banquette, avec une
grande bibliothèque qui ressemblerait à un cabinet de curiosités avec des
bocaux de pickles, d'herbes séchées, de poudres d'épices... L'idée était de
créer un lieu chaleureux, à l'image d'un salon dans un appartement"
expliquent les gérants.
Pour les accompagner en cuisine, ils font appel à Simon Guillemin,
un ancien de Marguerite. Ensemble, ils s'amusent à brouiller les pistes. Ils
associent la douceur de la féra du lac Léman avec l'amertume herbacée du maté (une
infusion très consommée en Amérique du Sud), ils produisent leurs propres
huiles de plantes (persil, camomille, genièvre...) ou fermentations (de
sucrines), suivant des techniques apprises au Danemark. "On teste, on s'amuse,
on adapte suivant les goûts des clients... Les deux menus sont régulièrement
renouvelés suivant nos envies", assurent les gérants. Côté vins, ils
proposent une soixantaine de références, mais également quelques bières artisanales
produites sur mesure par le beau-frère de Ludovic Mey. Autre
particularité : le restaurant est fermé le week-end, car le couple
souhaite privilégier son équilibre personnel.
Publié par Stéphanie Pioud