L'Hôtellerie Restauration : Vous parlez de développement dans l’hôtellerie lifestyle… Mais qu’en est-il des marques historiques du groupe ? N’y a-t-il pas deux hôtelleries différentes dans le groupe ?
Sébastien Bazin : Aujourd’hui et encore demain, les marques historiques du groupe (Ibis, Mercure, Novotel, Sofitel…) sont toujours aussi fortes, et répondent à un vrai besoin sur une clientèle domestique et affaires, en quête d’un bon rapport qualité-prix. Je ne demande qu’une chose : que ces marques historiques puissent prendre toutes les bonnes recettes qui font de cette hôtellerie haut de gamme lifestyle le succès d’aujourd’hui. Il faut repenser l’attrait pour la clientèle de quartier par une expérience de bar, de restauration, de télétravail. Ça fonctionne très bien, on le voit avec des établissements comme les Mama Shelter, un The Hoxton… Il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas dans ces marques historiques, il n’y a pas de caractère de risque.
Que répondez-vous à un franchisé qui détient un petit portefeuille d’hôtels et qui doit déjà rembourser un PGE et à qui on annonce qu’il doit aussi augmenter les salaires ?
Je ne peux pas fixer le prix de leurs chambres ni le coût horaire de leurs salariés. Le Groupe fait attention à ne pas s’immiscer dans ces problématiques. En revanche, nous devons lutter contre un parc vieillissant, c’est de notre responsabilité. Moderniser un hôtel ne nécessite pas toujours de gros travaux avec des coûts conséquents associés. Le travail peut aussi être fait par petites touches, travailler un lobby pour le rendre plus accueillant, aménager un espace de co-working par exemple. L’enjeu des prochaines années est là : surprendre et rendre attrayant une hôtellerie de villes secondaires ou tertiaires. On ne doit pas attendre qu’un Mama Shelter sorte dans trois ans, nous n'avons pas le temps pour ça.
Vous avez insisté sur la problématique des ressources humaines lors de vos différentes allocutions télévisuelles. Quel est le constat aujourd’hui ?
Le diagnostic, il fallait le faire et il a été fait. Il est partagé avec tous les opérateurs et les autorités compétentes. Les problèmes de grille de salaire, de charges de travail, et d’évolution de carrière, tout cela exacerbé par la crise covid. Si le diagnostic est facile, la réponse est plus compliquée. Nous sommes dans une industrie déjà très fragilisée, depuis deux ans et même dix. Il faut déjà rembourser les PGE et pour cela restaurer les marges. Il y a des efforts à faire, il faut de sérieux progrès, et le faire aussi côté salaire. Pour les contraintes horaires on est capable d’y répondre, à condition que ceux qui n'en acceptaient acceptent aussi des sacrifices, il faut remettre des contraintes à ceux qui n’en n’avaient plus. On a été aveugle trop longtemps et ces demandes sont légitimes. C’est quelque chose qui va se mesurer sur les 18 à 36 prochains mois, mais nous devons retrouver notre personnel dans les trois mois. Donc il va falloir aller très vite. Il y a encore beaucoup de gens qui ont envie de travailler, qui souhaitent rejoindre notre industrie. Ils seront là pour la saison d’été.
Et pour le PSG ?
Nous avons mis en place un sponsoring du PSG il y a trois, ans, le contrat court jusqu’en juin 2022. Nous en sommes enchantés, c’est un très bon partenariat. On restera, d’une manière ou d’une autre, associés au PSG.
Avez-vous des nouvelles de vos hôtels en Ukraine ?
Duncan O'Rourke (directeur général Europe du Nord) : Nous avons sept hôtels en Ukraine, et je suis en contact en permanence avec eux. Aucun n'a souhaité quitter les lieux. Nous assurons des ravitaillements et faisons tout notre possible pour assurer leur sécurité.
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Publié par Romy CARRERE
