Mais la Sofibra, société financière multi-activités créée par son père en 1975, se développe vite, surtout dans l'hôtellerie. Fraçois Brannelec demande à son fils d'intégrer le groupe. "Nous étions l'un des premiers franchisés du groupe Accor, qui s'appelait encore la SIEH, avec l'ouverture du Novotel de Brest en 1974. Notre parc s'est diversifié et regroupait plusieurs marques, d'autant que trois nouvelles enseignes avaient été lancées : Mascotte, Oceania et B&B Hotels."
Rationaliser les activités
"Je me suis donné trois ans pour faire un test", se souvient Gurvan Branellec, nommé directeur général en 1999. Non seulement il reste dans le groupe, mais en 2003, il en devient p.-d. g. "Cela fait quasiment seize ans que je suis à ce poste, preuve que je m'y suis plu", sourit-il.
Le jeune homme saisit vite les enjeux : "Nous devions donner une cohérence à notre groupe. Mon père, toujours débordant d'idées et d'énergie, s'était lancé dans des aventures diverses, comme la location de voiture avec le développement de Hertz en Bretagne, ou le lancement de la compagnie aérienne Britair." Le dirigeant décide de rationaliser les activités. "Je m'étais fixé trois priorités : installer une culture d'entreprise, remettre financièrement sur pied la Sofibra, et développer la société."
Des choix cornéliens
Très vite, il se sépare du groupe Accor : "La philosophie n'était plus la même", explique-t-il simplement. En 2003, poussée par son actionnariat, la Sofibra vend sa marque B&B Hotels. "Nous sommes fiers d'avoir lancé une marque dont le parcours a été poursuivi par des personnes talentueuses", souligne Gurvan Branellec.
En 2006, fidèle à son esprit d'innovation revendiqué par le groupe, le p.-d. g. crée la marque ombrelle Oceania Hotels, pour abriter à la fois les enseignes Oceania, Escale Oceania, et Oceania Style. Précurseur encore, le groupe lance la marque avant-gardiste Nomad, présente à Roissy et au Havre qui "repose autour de cinq fondamentaux : qualité, liberté, innovation, convivialité et éco-responsabilité", explique le patron du groupe.
Désormais en roue libre sans franchiseur, Gurvan Branellec assume totalement sa différence. "Nous sommes l'une des rares sociétés familiales en France dans le domaine de l'hôtellerie à avoir eu l'ambition, ou la folie, de créer nos marques. Bien sûr, depuis la vente de B&B, le groupe est passé de la 3e à la 16e place, et nous n'avons plus que 28 hôtels, mais qu'importe, nous restons toujours le village gaulois dans le paysage hôtelier." Une ambition intacte puisque l'objectif est de passer de 2 000 à 4 000 chambres d'ici à 2020.
Publié par Catherine AVIGNON