Sans surprise, la restauration à table, qui a fonctionné à 15 % seulement de sa capacité normale en dépenses entre janvier et mai, est le secteur le plus impacté, avec une chute de près de 70 % en visites et en valeur par rapport à 2019.
Le recul est moindre pour la restauration rapide, avec des pertes d’environ 17 % sur la même période. En effet, trois segments de ce circuit ont su s’adapter et limiter leurs pertes en misant notamment sur la vente à emporter : les fast‑foods spécialisés burger, les boulangeries et les pizzas livrées. La vente à emporter et la livraison ont ainsi permis à la restauration rapide de maintenir une activité, la consommation nomade passant de près de 70 % des visites en 2019 à 90 % en 2021. « Covid oblige, tout le marché de la RHD s’est mis à l’heure nomade : sur les sept mois de référence, la livraison a doublé en visites tandis que le drive progressait de 75 %. Cette tendance a naturellement profité à la restauration rapide dont les bons chiffres s’expliquent par le fait que des chaînes ont continué à ouvrir des points de vente malgré la crise. », commente Maria Bertoch, experte Foodservice France au sein de The NPD Group.
Une reprise estivale qui profite à la restauration rapide (juin‑juillet 2021)
Sur les deux premiers mois de réouverture des restaurants (juin et juillet 2021), le marché global a atteint seulement 77 % de sa valeur par rapport à l’été 2019. Affichant une reprise beaucoup plus nette, la restauration rapide a perdu seulement 8 % en comparaison de l’été 2019. Les options rapides et nomades, plébiscitées par un public jeune, portent le dynamisme du marché. Notamment, les segments « pizza à emporter » et « burger » ont fait une remontée fulgurante, retrouvant le niveau de l’été 2019. La reprise est plus lente pour la restauration à table : le circuit ne retrouve que 70 % de la valeur de l’année de référence 2019. Côté profils, les chiffres estivaux révèlent clairement une fracture générationnelle : les « plus de 55 ans » sont moins retournés au restaurant (-30 % en visites par comparaison avec l’été 2019) que les plus jeunes (-20 %).
Les premiers effets du pass sanitaire
Introduit à partir du 9 août dans les établissements de restauration, le pass sanitaire a temporisé le dynamisme de la période estivale, puisque le marché enregistre sur ce dernier mois des résultats quasiment identiques à ceux d’août 2020, en visites (+1 %) comme en dépenses (-1 %). Un coup de frein à la reprise amorcée précédemment, puisque entre juin et août 2021, on observe une croissance de 10 % en dépenses par rapport à 2020, alors que le marché a bondi de 17 % entre juin et juillet 2021. « Parallèlement à ce coup de frein, on constate que le ticket moyen a reculé de 2 % en août, avec un marché qui a basculé vers la restauration rapide, moins impactée par l’introduction du pass sanitaire grâce à la vente à emporter et à la livraison. Ce ralentissement devrait cependant s’atténuer à mesure que la vaccination avance », estime Maria Bertoch.
Retour à la normale d’ici deux ans
The NPD Group, qui s'appuie sur son « Rapport sur les prévisions du marché de la restauration hors domicile 2021-2022-2023 » basé sur les données historiques du panel CREST, prévoit une année 2021 tournée vers la sortie de crise, avec une progression totale projetée à 14 % en visites par rapport à 2020. Dans les années à venir, le marché global reprendra sa croissance, qui devrait atteindre son maximum en 2022, avec +19 % en visites et +21 % en valeur par rapport à 2021. En 2023, le marché de la RDH devrait s’approcher au plus près de son niveau de 2019.
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