Quelle place pour la brasserie dans la sphère digitale

Cette question a suscité bien des débats, le 3 décembre, lors d'une soirée co-organisée par le groupe Frères Blanc et DigitalFoodLab. Cuisine roborative, accueil chaleureux, lieu chargé d'histoires, bières à la carte... tels sont les axes sur lesquels les brasseries doivent communiquer sur la toile.

Publié le 10 décembre 2013 à 10:45

Pinterest, twitter, instagram, snapchat, facebook, … La sphère digitale apporte une multitude de canaux de communication. Et ils font florès. Pourquoi ? Car ces outils sont pratiques, faciles d'accès. Mais surtout parce qu'ils renforcent la visibilité, favorisent la notoriété - de personnes physique ou morale - à l'heure où le net explose. Quelques mois après avoir lancé son blog Itinéraire gourmand, dans l'objectif de mieux communiquer, le groupe Frères Blanc a co-organisé avec DigitalFoodLab un événement consacré à 'la place de la restauration traditionnelle dans la sphère digitale'. Près de 120 personnes se sont réunies le 3 décembre au sein de la brasserie « Chez Jenny » à Paris IIIe. Cette démarche sous-entend que les brasseries attirent moins la toile en termes d'image - par rapport à d'autres types de restauration -, face à une clientèle toujours plus connectée. Vincent Marcilhac, docteur en géographie et formateur de la licence professionnelle de restauration gastronomique à vocation internationale de Cergy-Pontoise (95), entame le débat sur une note d'histoire : « Située au coeur d'un centre-ville, la brasserie a été créée au début des années 1930, et était réputée à cette époque pour son service de qualité, ces nappes et serviettes blanches en tissu, ces vastes espaces avec une forte capacité d'accueil, son style atypique, et une cuisine roborative de terroir. Ce qui l'a démarque des autres formats de restauration, c'est son ouverture 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ».

Communiquer sur l'ADN de la brasserie

Ces éléments sont toujours d'actualité. Et n'ont pas véritablement évolué avec le temps. A contrario des bistrots qui ont su s'élever vers la gastronomie (la bistronomie), des restaurants traditionnels, étoilés ou non, qui ont renouvelé leurs offres par des produits issus du monde. « Il est vrai, qu'aujourd'hui, les brasseries sont à l'opposé de tous les codes sur lesquelles on communique dans la sphère digitale, dit Franck Pinay-Rabaroust (Atabula). Les nouveaux restaurants dont on parle ont des jauges extrêmement petites (20 à 30 couverts), des menus à 7 voire 15 services, des images insolites ou décalées. La brasserie est en phase d'un défi immense, mais pas impossible. Dernière chose sur la personnalisation. De par Masterchef, Topchef ou autres, on connait le nom des chefs. Je serai incapable d'en citer un dans l'une des brasseries ». Quelle est donc la clef pour communiquer digital ? Capitaliser sur l'ADNde la brasserie : revendiquer sa cuisine généreuse et son service chaleureux. « On y va pas pour être surpris mais pour avoir des valeurs sûres : le steak tartare, la choucroute ou l'entrecôte. À une seule condition, il faut que la qualité soit constante » poursuit Isabelle Spiri (blog leboutdemalangue.com).

Le digital doit permettre « d'augmenter sa visibilité et attirer une clientèle plus jeune », selon José Dufour (directeur de la brasserie Au pied de Cochon, Paris Ier). « Au restaurant, on a envie de vivre une expérience, d'avoir une histoire » ajoute Mathilde Dewilde (blog mathildescuisine.com). La brasserie, datant du 19e siècle, peut donc se le permettre grâce à son lieu empreint d'histoire. À l'heure des débats sur le fait maison, des nombreux labels, José Dufour a tenu à rappeler que « la quasi-intégralité des plats proposés à la carte sont, en effet, faits maison ». Alors, pourquoi ne pas divulguer la traçabilité des produits, montrer les producteurs sur les réseaux sociaux ? Avant de « parler digital à l'extérieur, il faudrait digitaliser les brasseries (tablettes numériques) pour donner une image plus jeune » poursuit Anthony Poyac (Gourmets Club). Oui, mais à condition de ne pas « 'coller' trop rapidement aux codes de fonctionnement de la sphère digitale, revendique Franck Pinay-Rabaroust. Ne revisiter surtout pas les plats ; c'est ce qui fait l'ADN de la brasserie. Par contre, n'hésitez pas à aller vers l'événementialisation du repas, à inviter d'autres chefs ». Dernier point. On venait autrefois dans une brasserie pour sa boisson emblématique : la bière. Son « développement est extraordinaire » : il faudrait proposer une carte élargie, renouveler l'offre des bières. Et "éviter de trop communiquer sur les vins." Les pistes sont nombreuses pour améliorer la 'cote' des brasseries sur la sphère digitale. Et ce ne sont pas les canaux de communication qui manquent.


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Publié par Hélène BINET



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