Tout juste arrivés dans le métier, ils ont su se démarquer par leur fraîcheur et leur spontanéité. Lundi 7 octobre, lors de la finale du 28e concours Un des Meilleurs apprentis de France classe arts de la table et du service, qui s'est déroulée à l'École de Paris des métiers de la table, du tourisme et de l'hôtellerie (EPMTTH), ils sont quatre à avoir décroché le précieux sésame : Cameron Attal, 16 ans (Tecomah, Jouy-en-Josas ; Club de direction de TF1, Paris - professeur : Olivier Penent) ; Annaelle Srajphakd, 18 ans (Tecomah, Jouy-en-Josas ; Société générale, La Défense - professeur : Olivier Penent) ; Enzo De Giorgio, 18 ans (lycée Alexandre Dumaine, Mâcon - professeur : Serge Denizot), et Nicolas Leydet, 20 ans (ICFA Restauration, Bordeaux - professeur : Antoine Robin. Leniveau en national demande de concilier savoir-être et savoir-faire aux 14 candidats qui étaient présents (sur 160 candidatures au départ). Et le stress peut tout compromettre : Mélina Baron (Faculté des métiers de l'Essonne à Évry) a dû s'arrêter en pleine épreuve après s'être coupée avec son couteau.
Sept épreuves dont un questionnaire surprise
Sept épreuves les attendaient : réaliser un cocktail Florida et une orange pressée ; réaliser deux préparations à base de saumon pour deux assiettes ; service et commercialisation de six fromages AOP ; service et présentation de l'AOC Limoux première bulle 2013 ; répondre à un QCM surprise de dix questions ; présenter les deux supports de vente conçus chez soi et argumenter une carte en français et en anglais ; dresser une table pour deux personnes avec tout le matériel mis à disposition par Guy Bourgeois, président de la Confédération des arts de la table (thème libre). Cameron Attal a réalisé la plus belle présentation de table. Il a ainsi reçu en parallèle le trophée Jean Blat 2013 (en souvenir au fondateur de l'EPMTTH), réalisé par Guy Degrenne et remis par son fils Éric. Le prochain trophée aura lieu lors d'Equip'Hotel 2014.
"Les jeunes se sont mieux préparés et ne sont pas venus les mains dans les poches. On les sent impliqués. Quelques-uns se sont creusés la tête pour réaliser des supports de vente originaux", souligne le MOF 2007 Denis Férault, président du concours, qui regrette néanmoins "le manque d'exigence sur la tenue et la coiffure. C'est très important dans notre métier. On a pourtant ajouté un critère à part entière cette année sur la présentation [7 points sur 80]. Cela devrait être gagné d'avance". Michel Lugnier, inspecteur général de l'Éducation nationale, ajoute : "Au-delà-de cette réussite, vous devez faire vivre les valeurs de votre métier en France comme à l'étranger. Et transmettre à votre tour." Cette notion de transmission est bien la symbolique du réseau des MOF, qui a pour ambition de valoriser l'excellence professionnelle, de développer l'esprit d'initiative et de créativité de l'apprenti. Et comme le souligne Gérald Louis Canfailla, président de jury de la classe maître d'hôtel, ce sont ces "graines de MOF" qui prendront la relève.
Publié par Hélène BINET