Le 26 juin dernier, CBRE, société de conseil en immobilier d'entreprise a organisé une conférence sur l'investissement hôtelier en France. On y apprenait ainsi qu'en 2013, 198 millions de nuitées ont été dépensées dans l'hôtellerie de tourisme, dont 63,6 % d'origine nationale. La fréquentation dans les hôtels a été soutenue par une forte fréquentation étrangère (+ 5,2 %) qui a permis de compenser en partie la baisse du marché domestique (- 3,1 %). Les clientèles lointaines ont même connu une progression à deux chiffres (+ 15,3 % en provenance des États-Unis et + 15,9 % en provenance d'Asie-Océanie.
Les performances dans l'hôtellerie sont néanmoins médiocres, avec un fléchissement des taux d'occupation (- 0,2 point), des prix moyens à la baisse et un tassement des RevPAR (-0,8 % d'après MKG Hospitality).
Les segments budget et économique, qui représentent 81 % du parc et qui avaient connu un bon niveau de rentabilité entre 2010 et 2013, ont été durement touchés l'année dernière. En 2014, un nouveau tassement est également attendu.
Le marché parisien, qui contraste avec le reste de la France, enregistre une légère augmentation de ses taux d'occupation (de + 0,2 point) variable selon les catégories (taux d'occupation de 77 % à 83 % en 2013). Il est dû au recul de l'offre, notamment sur le haut de gamme, qui ne masque cependant pas la baisse des prix moyens dans ce secteur, et qui ont pour conséquence le léger recul du RevPar (passé dans le haut de gamme de 327 € au premier trimestre 2013 à 293 € un an plus tard).
2,3 milliards d'euros de transactions en 2013
L'année 2013, explique Catherine Rawanduzi de CBRE, a été un excellent cru pour l'investissement hôtelier en France, avec 2,3 milliards d'euros de transactions. La capitale concentre l'essentiel des capitaux engagés et deux tiers des chambres 5 étoiles sont désormais détenues par des investisseurs étrangers, dont le profil se diversifie : fonds souverains du Moyen-Orient, fonds d'investissement nord-américains (Morgan Stanley, Blackstone, Mount Kellet...), family offices, fortunes privés...
Les conditions de crédit sont également devenues plus favorables, ce qui pousse les opérateurs hôteliers à poursuivre leur stratégie d'asset light. Néanmoins, le déficit de l'offre reste important, notamment pour les 'single assets' parisiens, ce qui maintient une forte pression sur les taux de rendement. L'investissement reste soutenu depuis le début de l'année. Sur les cinq premiers mois, plus de 500 M€ d'engagements ont été signés avec notamment le portefeuille de 26 hôtels Time Hôtels 'budget et économique', principalement sous enseigne Louvre Hotels. Néanmoins, l'absence de gros portefeuilles devrait permettre aux investissements de revenir à un niveau plus raisonnable.
Publié par X. S.