Lors de leur stage de fin d'études, Arnaud Jacquemart et Matthieu
Sauvage imaginent un restaurant avec des espaces de détente et de repos, où
faire la sieste. Un concept qui a fait parler d'eux au moment de l'ouverture de
Siest'in, à Marseille. Aujourd'hui, après un an d'existence, le nombre de
siestes n'a pas explosé mais reste une de leurs marques de fabrique. "Lorsque
nous avons ouvert, nous avions une sieste par semaine. Aujourd'hui, nous en
avons trois ou quatre par jour. Pour 45 m2 de surface, avec six
cabines individuelles avec lit ou hamac, ce n'est pas absolument pas rentable.
Mais le concept est un investissement de communication et de positionnement. C'est
grâce à nos espaces de sieste que les gens nous connaissent."
Mis à part la clientèle de bureau qui vient déjeuner et peut se détendre ou dormir
pendant 30 minutes (5 €), il n'y a pas de profil type : du cadre qui souhaite se
poser entre deux rendez-vous au duo d'amies fatiguées d'un après-midi de
shopping. "Suite au buz que nous avons eu dans les médias, quelques touristes
sont venus également nous tester par curiosité."
"Un
esprit familial"
Les deux associés se sont connus à l'école. "Nous sommes des chefs d'entreprise
qui en assument tous les aspects, explique Arnaud Jacquemart. Nous avons
repeint les murs, débouché les WC, fait la plonge et nous connaissons chaque
recoin de notre lieu." Au départ, le duo a failli s'installer aux Docks de
Marseille puis a choisi le quartier de la Préfecture. "Nous avons ici aussi
une clientèle d'employés de bureaux mais beaucoup plus d'avocats et de libéraux
grâce à la proximité du tribunal. Nous pensions avoir 50 à 70 % de titres-restaurant
le midi et nous sommes plutôt à 20 %. Les sociétés du quartier ont souvent
une cantine d'entreprise, ce qui n'est pas le cas vers les Docks. Là-bas, nous
aurions eu une amplitude horaire imposée. Ici, nous avons plus de souplesse et
la possibilité de garder un esprit familial."
En développant une programmation d'ateliers bien-être, Siest'in s'adapte
à sa clientèle principalement féminine. En cuisine, les salades fraîches et les
tendances vegan et sans gluten sont les challenges quotidiens de Laura Nardini (23 ans). "Il suffit
de lui lancer un défi et deux semaines plus tard, elle réalise un bagel avec
pain maison. Plus elle est libre, plus elle est forte." Ayant suivi le
cursus cuisine du lycée Bonneveine complété d'une mention complémentaire en
pâtisserie, Laura Nardini est "une brigade à elle toute seule",
reconnaissent les deux entrepreneurs.
Publié par Anne GARABEDIAN