En fermant les bars de Marseille, d’Aix-en-Provence et de Guadeloupe, le Gouvernement est-il dans l’action ou dans la réaction ? Pour bon nombre de professionnels, il aurait plutôt fallu fermer systématiquement les établissements qui ne respectaient pas le protocole sanitaire, au lieu d’agir en bloc et sans concertation. Un sentiment partagé par les Français. Selon le sondage Ifop pour l’Express qui vient d’être publié, près de 51 % des interviewés sont contre les décisions de fermeture totale.
Est-on en train de stigmatiser une nouvelle fois le secteur ? Une étude scientifique récente – la seule connue à ce jour - vient du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies américain. Sur un échantillon de 300 personnes, les cas positifs au coronavirus seraient deux fois plus nombreux parmi celles ayant fréquenté un bar ou un restaurant dans les 15 jours qui ont précédé. Mais aucune précision n’est donnée sur les conditions de fréquentation des établissements. Trop légère pour être généralisée.
Interrogé par le Sénat, le ministre de la Santé, Olivier Veran, a expliqué que dans les zones d’alerte maximale, il y a quatre fois plus de risque de contamination quand on a été dans un bar ou dans un restaurant. À la télévision, Jean Castex évoque trois fois plus de risque… Des évaluations qui demandent à être démontrées scientifiquement. Et si c’est le brassage des populations qui est pointé du doigt, ces fermetures et restrictions d’horaires ne feront que déplacer le problème.
Publié par Sylvie SOUBES