Oubliez le popcorn des salles de multiplexes. À Nitehawk, le cinéma de Williamsburg, certes pour 7 $ (5,3 €) on peut commander du popcorn, mais au curry, piment de Cayenne et fleur de sel, ou bien au jus de citron, fromage et coriandre, voire au parmesan et à l'ail. "Notre sélection de popcorns tourne tous les mois", explique Matthew Viragh, le propriétaire de Nitehawk.
Cet ancien publicitaire, originaire du Texas, rêvait d'un tel concept : le ciné-resto. "Cela existe dans certains États des États-Unis dont le Texas et quand je suis arrivé à New York, ça me manquait." Il a voulu combiner une solide programmation de films d'art et d'essai à une bonne cuisine. C'est le chef étoilé Saul Bolton, propriétaire des restaurants Saul, Vanderbilt et Brooklyn Bangers qui a élaboré le menu. À la carte, le Burger aux oignons caramélisés à la mayonnaise maison, Taco au poisson et fromage. Des plats et cocktails spéciaux ont été élaborés pour chaque film (entre 7 $ et 14 $ le plat, soit 5,3 € à 10,6 €). Par exemple, The Artist, à l'affiche en ce moment, a inspiré au chef le cocktail Beauty Spot (grain de beauté) au gin, vermouth et chartreuse (11 $/8,3 €). Le ticket moyen est d'environ 15 $ (11,4 €) pour 300 couverts servis par jour en semaine, et jusqu'à 600 le week-end.
Le service "relève de l'art martial"
Durant la projection, le client note ce qu'il veut sur une feuille de papier et un serveur s'occuper de sa commande le temps de la séance. "Ce n'est pas un service traditionnel. Les serveurs sont formés de manière à travailler dans le noir et en silence pour ne pas gêner les clients. Cela relève de l'art martial", note Matthew Viragh. Pour les clients qui préfèrent manger avant ou après la séance, un café-restaurant assure le dîner.
Enfin, pour éviter que tout le monde ne commande en même temps, le cinéma propose des courts-métrages en début de séance. "Nous avons des salles d'une capacité de 92 personnes. Des clients viennent en avance et les commandes s'étalent un peu plus" explique le propriétaire.
La très haute gastronomie n'est pas compatible avec le concept, selon Matthew Viragh. "Un film ne dure que deux heures. Vous n'avez pas le temps de faire un repas gastronomique avec une dizaine de plats." En revanche, l'un de ses projets est de faire du café-restaurant l'une des meilleures tables de Brooklyn.
Publié par Laure GUILBAULT