Cédric Auriol, propriétaire de Micronutris à Saint-Orens-de-Gameville (31) élève des insectes comestibles avec la conviction qu'ils feront très vite partie des produits prisés en restauration. "En 2011, quand j'ai débuté, on me prenait pour un fou. Aujourd'hui, même si mon entreprise est la seule sur ce secteur en Europe, des restaurants reconnus proposent des insectes. D'ici cinq à dix ans, ils seront des produits grand public", affirme le jeune chef d'entreprise de 30 ans. Ancien spécialiste de l'import-export dans le secteur de l'emballage, Cédric Auriol a choisi d'élever des grillons et des vers de farine parce qu'ils "sont riches en protéines, oméga 3, minéraux et vitamines, très pauvres en graisse et respectueux de l'environnement".
Un goût de noisette
Leur élevage nécessite une surface au sol dix fois inférieure à celle de n'importe quel autre élevage de viande et génère 10 à 100 fois moins de gaz à effet de serre. Cédric Auriol ajoute que les insectes, nourris avec des fruits, des légumes frais, des farines de blé et d'orge bio, offrent l'avantage de pouvoir être consommés dans leur totalité. Vendus déshydratés, les vers sont comestibles à 12 semaines, les grillons à huit semaines.
Il comprend la réticence des restaurateurs et des consommateurs et il la compare à celle pour les sushis au début des années 1980. "Les insectes déshydratés sont croustillants sous la dent avec un petit goût de noisette", souligne-t-il. Cédric Auriol a investi 250 000 € pour créer Micronutris. Il s'est entouré d'un docteur en biologie spécialiste des insectes et d'un ingénieur agronome. Quatre personnes s'occupent de l'élevage des insectes. Produire 1 kg d'insecte revient sept fois plus cher que de produire 1 kg de boeuf.
www.micronutris.com
Publié par Bernard DEGIOANNI