Benoît Fuchs a gagné les Jeux olympiques. En tout cas, il affirme que les sensations d'un champion doivent être analogues à celles que procure l'arrivée dans l'Olympe du guide Michelin. Et comme chaque sportif, le chef voit plus loin : "Pour en garder une, il faut en avoir deux en tête, je suppose. Mais d'un autre côté, nous l'avons eue pour ce que nous sommes. Il faut donc continuer dans cette ligne et tout ira bien." Le Gavroche était régulièrement cité dans les 'bonnes adresses' des magazines, mais il lui manquait la récompense suprême. La réussite est familiale, car le chef est aidé par son fils Alexis en cuisine et son épouse, Nathalie, en salle. "Sans elle, j'aurais laissé tomber", reconnaît Benoît Fuchs.
"C'est comme recevoir chez nous"
Formé au sein de maisons étoilées comme le Bueheriesel (à Strasbourg) par Antoine Westermann et Le Cerf (à Marlenheim) de la famille Husser, passé au Relais & Châteaux La Cheneaudière, globe-trotter au Danemark et à Miami, Benoît Fuchs revendique une cuisine du marché, la plus fraîche et changeante possible. La cuisine utilise des produits issus du terroir alsacien, mais n'est pas pour autant une cuisine du terroir. Elle est mâtinée de ses voyages et de ses envies, notamment dans un esthétisme très épuré qui ne laisse jamais oublier ses classiques. On est loin du bistrot de quartier ouvert avec son épouse après son retour des États-Unis et son passage par la mythique winstub Chez Yvonne. "Petit à petit, nous avons changé de gamme, au gré des investissements que nous pouvions faire." Et puis, ils ont changé de local aussi. Le pas-de-porte voisin de l'ancienne crêperie où ils avaient élu domicile s'est libéré il y a six ans, le déménagement (et pas l'agrandissement) s'est imposé. Il y a trois ans, la famille Fuchs a rénové l'établissement pour une facture totale de 300 000 €. "Recevoir ici, c'est comme recevoir chez nous. Nous revendiquons cela."
Publié par Flora-Lyse Mbella