"En 2010, quand j'ai quitté le Kilimandjaro. J'étais un chef étoilé, salarié dans une maison où les propriétaires me laissaient carte blanche, explique le chef Alexandre Ongaro. C'est alors une décision très compliquée de se mettre en danger, en ouvrant son propre restaurant, sans avoir beaucoup d'argent devant soi. J'ai sauté le pas, c'était le moment où jamais."
En septembre 2011, il ouvre avec son épouse, Julie, Côté marché, à Chambéry (73), où il doit se faire un nom. "J'avais envie de découvrir cette autre facette. Ce n'était pas gagné. En quatre ans, j'ai subi une pression énorme qui m'a fait grandir de dix ans, explique-t-il. "Je propose une cuisine beaucoup plus simple, épurée et précise, pour ne pas me tromper. L'annonce de cette étoile m'a donné une immense joie. C'est un moment qu'on n'oublie jamais. Tout s'arrête, on verse des larmes d'émotion... Cette étoile, je la savoure. Elle n'a pas le même impact que celle que j'avais obtenu au Kilimandjaro. C'est l'étoile du risque, de la libre entreprise. Je dédie cette récompense à ma famille, à mes amis proches, qui m'ont aidé dans mes travaux d'installation."
"Plus serein"
Alexandre Ongaro, est maintenant chef propriétaire du seul restaurant étoilé de Chambéry. "Aujourd'hui, les clients savent qui je suis, et ce qu'est ma cuisine. Je suis plus serein, cela me donne du temps pour créer des recettes, pour parler avec d'autres chefs. Dans ce métier, il ne faut pas jouer les uns contre les autres mais les uns avec les autres. Pour moi, le Michelin, c'est la référence nationale et internationale. Cette étoile est un grand honneur. Je veux en être digne."
Publié par Fleur Tari