Après avoir suivi une formation de cuisinier au CFA d'Alençon (61), le Normand Sébastien Crison s'installe à Paris où il enchaîne, en tant que commis, de très belles maisons : l'Hôtel Lutetia (VIe), le Carré des feuillants (Ier)… Il prend ensuite la direction de Londres avant de revenir à Paris pour effectuer son service militaire dans les cuisines du palais de l'Élysée. En 1999, il rencontre le chef Franck Charpentier aux côtés de qui il travaille à l'ouverture du restaurant L'Étoile (XVIe). Les deux hommes collaborent à nouveau ensemble à l'Hôtel Warwick (VIIIe) en 2002 et enfin en 2006 au restaurant les Muses de l'hôtel Scribe (IXe). Le restaurant a une étoile, Sébastien Crison y est second de cuisine. Portant, l'année suivante, le groupe Sofitel décide de fermer cette table.
Sébastien Crison prend alors la tête des cuisines du Café Lumière dans ce même hôtel, un nouveau lieu plus simple, tant au niveau de la cuisine que de la prestation. Le chef continue d'être intransigeant avec la qualité des produits, d'être innovant et "de se faire plaisir", avoue-t-il. Ses plats s'inspirent de ses voyages à l'étranger et de produits qu'il affectionne particulièrement, comme le boudin noir que le chef fait lui-même au restaurant.
Depuis quelques mois, il avait commencé à réfléchir aux moyens à mettre en place pour pouvoir décrocher une étoile, et en avait fait part à sa direction. Lorsque le palmarès du guide est publié, depuis son lieu de vacances où il apprend la nouvelle, "ce fut l'euphorie, une énorme surprise, beaucoup d'émotion et de joie à la fois". La direction du groupe Sofitel se réjouit et ne manque pas de féliciter son chef, qui est aux anges. L'étoile s'accompagne aussi "d'une pression sympathique qu'il faut gérer au quotidien". Même si Sébastien Crison et son équipe faisaient tout jusqu'ici pour produire chaque jour le meilleur, le chef sait que la notoriété que l'étoile apporte à la fois dans le groupe et dans l'hôtellerie parisienne ne lui laisse plus aucun répit.
Publié par Caroline MIGNOT