Michel Lugnier : La rénovation des BTS hôtellerie-restauration et responsable de l'hébergement, qui entre en application dès cette rentrée, s'inscrit dans une stratégie globale destinée à rendre lisibles et complémentaires les multiples certifications et spécialités dont peut se prévaloir le secteur de l'hôtellerie-restauration. Les évolutions qui affectent les formations sont indispensables pour faire face aux mutations qui affectent ce secteur d'activité.
L'individualisation des demandes des clients, la diversification des modes de restauration, le poids croissant des technologies de l'information, la prise en compte des considérations liées à la santé, à la sécurité, au développement durable… engendrent des besoins nouveaux en termes de compétences, de qualifications. Les formations doivent permettre d'accompagner ces mutations technologiques, numériques, environnementales, afin d'élever le niveau de qualification des étudiants.
C'est en particulier l'enjeu du nouveau BTS management en hôtellerie restauration (MHR) qui doit offrir - après la nouvelle série technologique sciences et technologies de l'hôtellerie et de la restauration (STHR) - une poursuite d'études originale vers trois familles de métiers : management d'unité de restauration (option A), management d'unité de production culinaire (option B) et management d'unité d'hébergement (option C).
Quel bilan faites-vous de la mise en place du bac STHR ?
La première génération d'élèves issue de la réforme STHR s'est présentée au baccalauréat en juin. Il est trop tôt pour avoir les résultats définitifs des sessions de juin et septembre, mais les premiers résultats sont très encourageants. J'ai néanmoins demandé à tous les inspecteurs de me faire part de leurs remarques, afin de procéder à d'éventuels aménagements concernant les sujets ou l'organisation des épreuves.
Je tiens d'ailleurs à saluer l'engagement et le professionnalisme des équipes pédagogiques qui, avec le concours de personnels de direction et d'inspection, ont su accompagner les élèves vers la réussite à l'examen. Je forme donc le voeu que nombre d'entre eux rejoindront, dès cette rentrée, les BTS MHR et, pour les élèves des autres séries, la classe de mise à niveau rénovée. La série STHR constitue, en effet, la première étape d'un parcours de formation a minima de cinq années (STHR, MHR) visant à former des personnels capables, après une expérience professionnelle, de servir les métiers d'encadrement et de direction des unités hôtelières.
Quelles réformes sont actuellement en cours ?
Avec l'architecture retenue pour les BTS MHR, nous avons souhaité conférer toutes les bases nécessaires à l'exercice des responsabilités d'un cadre intermédiaire dans le secteur HR. Ainsi, la première année, commune aux trois options, entend doter les étudiants d'un socle de compétences solide [enseignement général avec un poids très important des langues vivantes, sciences en hôtellerie-restauration, économie et gestion hôtelière, enseignement professionnel d'hôtellerie-restauration, NDLR] sur lequel vient s'appuyer la spécialisation introduite en deuxième année.
Cette structuration répond à la volonté de diversifier les parcours de formation en amont et en aval du BTS. D'un côté, la professionnalisation autour d'une seule valence doit améliorer la réussite en BTS MHR des élèves issus de la voie professionnelle. De l'autre, la structuration en cinq blocs de compétences, dont quatre sont communs aux trois spécialités, permet une réelle diversification des poursuites au-delà du BTS en offrant au détenteur d'une spécialité du BTS MHR le choix entre une poursuite d'études en licence, l'insertion professionnelle ou encore l'obtention d'une autre spécialité du BTS MHR. Dans ce dernier cas, moyennant une formation réduite, l'étudiant est seulement tenu de valider le pôle spécifique à chacune des trois spécialités.
Quant à la forte professionnalisation introduite en deuxième année, celle-ci a été rendue possible par la 'centration' sur une seule famille de métiers - cuisine, restaurant ou hôtel - contrairement à l'architecture précédente. Elle s'est, en outre, concrétisée par l'intégration des contenus de plusieurs mentions complémentaires - sommellerie, employé barman, cuisinier en dessert de restaurant - au sein des différentes spécialités.
C'est la raison pour laquelle nous engageons, dès cette rentrée, une réflexion de fond relative à la refonte des mentions complémentaires. Dans un contexte de transformation de la voie professionnelle qui affecte toutes les spécialités de formation, nous travaillons ainsi à rendre accessibles ces formations en priorité aux élèves de la voie professionnelle, afin de diversifier les poursuites à l'issue du CAP et du baccalauréat professionnel.
Publié par Anne EVEILLARD