Le 17 octobre, la décision du tribunal de commerce de Marseille concernant la reprise de Maranatha, placé en redressement judiciaire en septembre 2017, vient mettre un terme à plusieurs mois de suspense. L'offre de 450 M€ présentée par l’investisseur Colony Capital a été retenue. Dans le jugement publié mercredi, cette dernière est décrite comme la "solution de sortie immédiate la plus satisfaisante, bien que cela entérine une perte pour les investisseurs privés". L’aspect social du projet a également été apprécié par les juges-commissaires : la totalité des emplois de la filiale d’exploitation des hôtels doit être maintenue, et aucun plan social n’aura lieu dans les vingt-quatre mois suivant le plan de cession.
La cinquantaine d’établissements de Maranatha sont rassemblés autour de deux pôles : le pôle historique et le pôle Les Hôtels du roy, constitué d’un portefeuille de six adresses de prestige. Le groupe fondé par Olivier Carvin s’est constitué grâce à des montages financiers associant plusieurs milliers d’investisseurs privés et le recours à la société d'investissement Cale Street pour le rachat des Hôtels du roy. Cale Street détient d’ailleurs une créance de 275 M€ (dont 340 M€ avec intérêts) qui devra être remboursée.
Un vrai pari
Colony Capital s’appuiera sur Maranatha Gestion Hôtelière pour la gestion du pôle historique, et sur Accorhotels pour celle du second pôle. Le repreneur prévoit un apurement immédiat du passif prioritaire de la division historique, soit 23,6 M€. Il s’engage à verser un total de 144,8 M€ aux investisseurs (environ 4 500 épargnants), sur la base de plans de continuation courts. Vingt-trois millions supplémentaires seront alloués pour financer les travaux nécessaires dans certains hôtels.
Pour le pôle des Hôtels du roy, l'offre programme 42,7 M€ de travaux et deux options de remboursement destinées aux 1200 épargnants concernés (à l’exclusion de Cale Street) : une option cash de 40,6 M€, représentant 26 % de leur investissement initial, ou une option cash et titres, qui leur permettrait de toucher 8,3 M€ dans l’immédiat, puis 80 M€ à cinq ans, dans le cas d'un prix de cession de 450 M€ d'ici là.
Le projet de Colony Capital "constitue un pari dont la réussite dépendra de la stratégie du repreneur", estiment les juges. Il devra cependant être validé par les assemblées générales des sociétés portant les actifs.
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Publié par Violaine BRISSART