L'Hôtellerie Restauration : Comment le marché de l'emploi se porte-t-il ?
Charles Yamini : La faiblesse des prévisions de l'activité économique en 2013 ont instauré une stabilité des salaires en 2012, voire une légère baisse des prétentions. Le marché arrive à un équilibre fragile dans plusieurs domaines - cuisine, salle, réception - où auparavant, il était largement déficitaire. Cette stabilité est une chance pour les employeurs qui avaient connu des augmentations assez fortes de salaires durant les années 2010 et 2011 et qui avaient surtout subi une pénurie des compétences. La détérioration de la conjoncture crée un climat de stabilité salariale.
Quelles sont les perspectives côté intérim, pour 2013 ?
Le premier trimestre reste très incertain pour le moment. Il est difficile de formuler des prévisions précises pour 2013. Nous comptons sur un léger rétrécissement du marché au premier trimestre et un redémarrage progressif à partir du deuxième trimestre 2013.
Quels sont les profils recherchés ?
Malgré une conjoncture maussade, la pénurie des compétences est de mise sur le marché parisien. Ce dernier peine à s'équilibrer, il reste encore énormément d'opportunités en termes d'emploi sur la région parisienne. Il est évident de constater qu'un retour vers la qualité s'opère sur le marché. Ce nivellement vers le haut rend le chemin vers le premier emploi un peu plus tortueux pour les jeunes diplômés. Ce niveau de difficulté n'est pas comparable avec ce qui se passe dans d'autres secteurs économiques. Nous sommes dans un secteur où il n'y a pratiquement aucun temps d'attente pour l'accès au premier emploi des jeunes diplômés motivés.
En ce qui concerne les personnes ayant une expérience professionnelle établie, la pression s'exerce surtout au niveau salarial. Notre secteur reste malgré la crise l'un des secteurs les plus dynamiques en termes d'emploi.
Est-il plus difficile de trouver un emploi intérimaire en hôtellerie qu'en restauration ?
L'hôtellerie, contrairement à la restauration n'a subi aucun ralentissement d'activité en 2012. Ce secteur, par sa vitalité économique et le nombre croissant de créations sur le marché parisien, jouit d'un dynamisme de haut niveau. Le marché reste déficitaire en termes d'offre de compétences et les candidats restent en position de force. Sur un nombre important de domaines, comme la réception, le marché s'équilibre avec des candidats issus des pays de l'Europe du Sud et de l'Europe de l'Est.
En restauration, malgré un léger retrait d'activité sur plusieurs segments - l'événementiel, le banqueting et la restauration commerciale -, le marché reste dynamique. Les demandes nous parviennent de plus en plus tard et les entreprises nous demandent encore plus réactivité. La qualité devient l'axe majeur de nos interventions : les clients nous demandent les intérimaires les plus compétents, en un temps de recherche de plus en plus court.
Quel est le profil du bon candidat ?
Compétence, motivation et rigueur sont les trois maîtres mots que nous exigeons de la part d'un bon candidat.
Publié par Propos recueillis par Hélène Binet