Pour la FHE, ces candidatures font prendre le risque d'un monopole d'exploitation de ces nouveaux noms de domaines entre les mains de ces agences en ligne, qui ne sont pas des opérateurs hôteliers. La conséquence immédiate serait un accroissement du détournement du trafic des sites officiels des hôteliers et l'affaiblissement de la visibilité de nos établissements sur Internet, support déterminant pour la compétitivité du secteur.
Ce sont 580 millions de visiteurs que les OTA's (Online travel Agency) ont détournés des sites officiels des hôtels, a conclu une étude de MarkMonitor® publiée au printemps 2011. Ce piratage de marques et de détournement de clients sur Internet s'est traduit pour les hôteliers par un manque à gagner de l'ordre de 1,54 milliards d'euros.
Pour s'opposer aux candidatures de ces agences en lignes, les organisations professionnelles démontrent que ces deux candidats n'agissent ni dans les intérêts de la filière hôtelière française et internationale ni dans celui des consommateurs. Mais surtout, selon la FHE cela entrainerait une distorsion de concurrence, ainsi qu'une atteinte à la liberté de choix du consommateur et un risque de confusion dans l'esprit du public.
Les objections de l'Hotrec ont été soutenues par de nombreuses associations nationales, internationales dont l'OMT (organisation mondiale du Tourisme) et HCPC (Hotel Consumer Protection Coalition, association regroupant les plus importants opérateurs mondiaux, qui a également déposé la même série de quatre objections).
Le gouvernement français soutien les hôteliers
La FHE mène également de front une action forte pour mobiliser les Etats.
A ce titre, le Gouvernement français a déjà alerté l'Icann en novembre dernier pour demander que les nouvelles extensions « .hotel » (et ses traductions en d'autres langues) soient réservées à l'industrie hôtelière précisant que « Tout consommateur dans le monde doit avoir la garantie qu'il sera directement connecté à un hôtel ». Le gouvernement avait alors rappelé à l'Icann que : « Chaque hôtel devrait avoir le droit, garanti par l'Icann, d'utiliser le terme « Hôtel » comme extension générique pour promouvoir sa stratégie commerciale et ce droit devrait être seulement réservé aux fournisseurs de services hôteliers ».
Quant à la FHE, et l'HOTREC ils souhaitent une candidature « communautaire » pour gérer ces nouvelles extensions, pour permettre de réserver effectivement l'attribution des noms de domaine aux seuls hôtels, chaînes hôtelières et associations hôtelières.
La FHE tient à saluer la prise de position de madame Christine De Veyrac, députée européenne, membre de la Commission des Transports et du Tourisme au Parlement européen, qui a déclaré : « La création de nouveaux noms de domaines, devait permettre l'amélioration de la visibilité et l'identification claire d'une marque, d'un acteur économique, d'un hôtel par exemple. En s'arrogeant l'exclusivité de l'utilisation de noms de domaines aussi génériques que « .hotel », les agents de voyage en ligne prennent en otage ce qui revenait de droit à l'industrie hôtelière. L'offre sur Internet nous conduit de plus en plus à avoir recours à des agences de voyage en ligne pour réserver une chambre d'hôtel. Et c'est aujourd'hui ce nouvel intermédiaire qui profite des bénéfices de la location, et ampute alors la marge des hôteliers. Ce sont pourtant ces derniers qui sont créateurs de richesses et d'emplois dans nos territoires. L'extension des noms de domaine devait laisser une chance aux hôteliers d'être clairement identifiés par les consommateurs en leur offrant la possibilité d'un contact direct. Ce sont à la fois les hôteliers et les consommateurs qui seront dupés si personne ne réagit ».
jeudi 11 avril 2013