Dix-mois de travaux, dont quatre mois de fermeture complète et des travaux pharaoniques, estimés à 150 M€, ont permis au Martinez, célèbre hôtel cannois dirigé par Alessandro Cresta, de redorer son blason. L’établissement, inauguré en 1929 par Emmanuel Martinez, ouvre ainsi un nouveau chapitre en révélant un nouveau décor mais également en intégrant la nouvelle marque d’Hyatt, The Unbound Collection. “C’est la première fois que l’hôtel connaît des travaux de cette envergure”, explique Marie-Claire Boudaud, la directrice communication de l’établissement. L’hôtel 5 étoiles a rouvert en mai 2018, “dans la précipitation du festival de Cannes”, explique-t-elle. Si quelques ajustements ont été nécessaires et n’ont pas permis une ouverture à 100 %, l’hôtel de la French Riviera sera fin prêt au printemps 2019.
Esprit yachting
“C’était le premier hôtel construit en béton armé, et le seul qui proposait une salle de bains dans chaque chambre”, explique fièrement Marie-Claire Boudaud, qui travaille au sein de l’hôtel depuis plus de seize ans. Lorsque l’établissement a ouvert, en février 1929, l’hôtel représentait le luxe des Années folles. Il a accueilli les familles aisées qui descendaient sur la Côte d’Azur passer leurs premières vacances en bord de mer, dans l’entre-deux-guerres notamment. Il était donc primordial, avec ces travaux, de “conserver l’ADN de l’hôtel, son histoire”, selon la directrice de la communication, consciente qu’il était en outre important de remettre l’hôtel au diapason de l’hôtellerie de luxe, à l’échelle mondiale.
L’architecte Pierre-Yves Rochon, qui avait déjà dessiné les plans du restaurant gastronomique, La Palme d’or en 1985, s’est attaché à faire remonter la lumière, à redonner une unité à l’hôtel, tout y intégrant les technologies d’aujourd’hui, et à marquer le côté bord de mer. Sa source d’inspiration ? Les Années folles, le côté art déco cher à l’hôtel, mais aussi les couleurs emblématiques de la Côte d’Azur (le bleu, le jaune et le beige), le yachting, le style paquebot...
Lifting complet
Un spacieux hall d’entrée blanc accueille les clients. Dans le fond, une pièce entièrement végétalisée, avec plusieurs bureaux et de nombreux fauteuils, a été créée pour le check-in et check-out. L’escalier monumental art déco a été conservé, avec des ajouts de ferronneries pour répondre aux normes de sécurité actuelles. Les 409 chambres et suites ont connu un lifting complet. Les chambres sont baignées de lumière, les trois couleurs claires y règnent. Les différents matériaux ont été choisis dans le respect des traditions du luxe à la française, à l’image des poignées de porte en verre réalisées par les maîtres verriers de l’île de Bréhat, en Bretagne. Les salles de bains ont été habillées de marbre blanc et de mosaïque blanche et argent. Certaines d’entre elles sont ouvertes sur les suites via des panneaux aux motifs aquatiques peints à la main. La suite penthouse, de 1 670 m², sera rénovée pendant l’hiver.
D’autres changements ont été opérés. La piscine a été détruite pour laisser place à une terrasse extérieure - Le Jardin du Martinez - à l’esprit guinguette, ouverte sur la croisette. Des luminaires semblables à ceux d’origine y ont été installés. Autre grand changement, la création de Version originale (VO), un nouveau restaurant dont l’atmosphère rappelle le Miami des Fifties. À la carte, des plats de cuisine du monde. Enfin, un nouveau concept de plage avec bains de soleil, parasols et restaurant, verra le jour au printemps prochain, sur les deux concessions de plage que le Martinez a conservé.
Chef et céramiste
L’hôtel est aussi réputé pour Les Palmes, son restaurant gastronomique, où officie le chef Christian Sinicropi, deux étoiles Michelin, et Guillaume Mantis, en salle. Le restaurant n’a pas connu de changement avec les travaux. Il avait été décoré en 1985 par Pierre-Yves Rochon, puis par Sybille de Margerie en 2003. Chaque année, des améliorations lui sont apportées. On y retrouve l’esprit croisette : le restaurant surplombe la route, comme un balcon sur la croisette, avec une avancée en teck pour la terrasse, comme un pont de bateau.
Des photos de célébrités sont affichées aux murs et on retrouve des palmes d’or au sol. Le chef, qui dirige les cuisines de l’hôtel, y compris VO, travaille lui-même ses assiettes en céramique avec son épouse, Catherine Sinicropi, ce qui lui permet de concrétiser sa vision globale de la cuisine, incluant les producteurs, les éleveurs, les maraîchers, les cuisiniers et les arts de la table. Le couple collabore avec de nombreux artistes contemporains qu’il intègre dans le restaurant comme l’artiste peintre et plasticien Patrick Moya.
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Publié par Romy CARRERE