Situé à Prospoder (29), face à la mer et à l'île d'Ouessant, l'hôtel le Château de sable se fond dans le paysage, avec son architecture modulaire, largement vitrée et sa façade recouverte de lambris. "Nous avons construit cet hôtel sur les fondations d'une ancienne colonie de vacances, déclare propriétaire Franck Jaclin. C'était un projet global que nous avions ma femme et moi, et qui prolongeait le projet culturel que nous avions mis en place au Château de Kergroadez. Nous avons beaucoup travaillé avec les architectes pour faire un hôtel qui respecte le cahier des charges destiné à l'obtention de l'Ecolabel européen."
L'éco-hôtel s'inscrit dans une démarche globale de développement durable de la destination, qui a démarré en 2000 avec le rachat du Château de Kergroadez par Franck Jaclin. "Nous souhaitions racheter le château et le rénover pour en faire un lieu ouvert à la population locale." Le projet rencontre un vif succès. "En 2000, nous avions 5 000 visiteurs sur l'année. En 2013, nous en aurons 35 000", précise-t-il. Toutefois pour faire vivre cette initiative, il fallait l'adosser à un projet économique. L'idée d'un éco-hôtel s'est donc imposée. Ce dernier répond aux mêmes valeurs : respect de l'environnement et ouverture au maximum à la population résidente.
Des matériaux naturels
L'opportunité s'est présentée avec une ancienne colonie de vacances abandonnée mais superbement située face à la mer. Franck Jaclin rachète le bâtiment en 2012 à la mairie, avec l'accord du conseil municipal. Ce sera le Château de sable, en écho au Château de Kergroadez. Sur ce projet d'hôtel écologique 4 étoiles de 27 chambres, Franck Jaclin a été aidé financièrement par l'Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie (Ademe) et le Fonds européen de développement régional (Feder) pour le montage du dossier Ecolabel, et bénéficiera de l'aide technique de la CCI de Rennes. "La Bretagne est la première région après l'Aquitaine à totaliser autant de dossier éco-labellisés. Nous en comptons 45, tous hébergements confondus", explique Julia Thibaut, chargée d'études de la CCI.
Pour déposer son dossier, l'hôtel s'est engagé sur tous les points exigés par l'Ecolabel : l'aménagement intérieur est en matériaux naturels tels que le bois, l'ardoise, le granit, le sisal, le coton et le lin. La peinture des murs est garantie sans polluants et de couleur naturelle, dans des dégradés qui rappellent la mer d'Iroise. Sur le plan technique, à la place de la climatisation réversible, l'hôtel a choisi un chauffage par chaudière à condensation dernier modèle et parmi les équipements spécifiques, un récupérateur d'énergie sur l'ascenseur, l'éclairage des pièces à détection de présence et avec des ampoules à économie d'énergie, du double vitrage et des produits d'hygiène biodégradables.
Produits locaux et de saison au restaurant
Le projet hôtelier est soutenu par la région et le département, "grâce à la création de vingt emplois pérennes dans un site où les entreprises sont en voie de disparition", précise le propriétaire. D'autant que le Château de sable abrite une autre pépite, son restaurant. La table est animée par le jeune chef Julien Marseault, promu Jeune talent par Gault&Millau et coaché par Jean-Yves Crenn, et le chef pâtissier Bruno Aime. Le restaurant propose des formules à 17 et 23 € le midi et quatre menus à 38, 55, 65 et 95 € le soir. "Depuis l'ouverture, nous servons environ 45 couverts par jour, précise Franck Jaclin, qui sont pour beaucoup des réservations faites par la population locale." Julien Marseault, dont c'est le premier poste de chef, considère que son retour dans sa Bretagne natale s'est fait dans des conditions optimales. "Je travaille désormais uniquement avec des produits frais et de saison. Les légumes viennent du potager qui approvisionne le restaurant en produits bio toute l'année, le poisson est de la pêche du jour, et la pâtisserie est faite maison." Seul le pain vient de l'extérieur, de la Maison du boulanger à Lannilis.
Projet cohérent qui s'inscrit dans une réflexion globale respectueuse de l'environnement, mais aussi de la population locale qui profite économiquement des retombées, le Château de sable, qui n'a ouvert que début juin, fait déjà parler de lui. En 2017, Paris ne sera plus qu'à 2 h 45 de Brest, et l'hôtel pourrait bien attirer une clientèle venue de la capitale le week-end. L'appartenance de l'établissement à la SEH, par le biais des Relais du silence, devrait par ailleurs lui assurer une fréquentation nationale et internationale toute l'année. Des projets d'agrandissement sont prévus, une fois que le Château de sable aura pris son rythme de croisière.
Publié par X. S.