Le Central, ou 'Chez Poumier' comme l'on dit ici à Tulle, est l'un de ces établissements de province qui, de générations en générations, depuis des décennies, perpétue une cuisine, une tradition, une passion.
Véritable institution de la préfecture corrézienne, Jean et Yvette Poumier, élégants et pétillants octogénaires mariés depuis 63 ans, et leur fils Raymond, cultivent depuis 1930 les valeurs d'une France gourmande, conviviale, familiale… 'normale' en somme.
Une nouvelle notoriété
Mais depuis un mois, Le Central a acquis une notoriété jusque-là jamais atteinte grâce à l'incroyable destin de l'un de ses clients, un fidèle parmi les fidèles. Ainsi, le 6 mai dernier, ils étaient des dizaines de journalistes à se presser dans cette salle de restaurant aux élégantes boiseries.
Ce jour-là, François Hollande dégusta une terrine de canard, un filet de boeuf sauce Périgueux et ses pommes de terre rissolées, puis un fraisier de saison. "Cela fait plus de vingt ans que l'on connaît François, un garçon agréable, sympathique et facile à servir", évoque Jean avec enthousiasme et sincérité.
On sait la suite et le dénouement de cette fameuse journée du mois de mai 2012. Depuis, les curieux affluent de partout pour découvrir Le Central à Tulle, le restaurant où François Hollande avait ses habitudes. "C'est incroyable, les gens viennent, mangent, se prennent en photo devant l'établissement, veulent voir la table où il a mangé. Il y a même des journalistes japonais qui sont venus…", raconte Raymond Poumier, le chef cuisinier, encore surpris de l'enthousiasme provoqué par l'événement.
Antichambre de l'Élysée
Arrivés à Tulle, ils découvrent qu'un autre président de la République fréquenta lui aussi Le Central. "Jacques Chirac déjeunait régulièrement ici, notamment à l'époque où il était président du conseil général de la Corrèze. Il avait, comme on dit ici, un sacré coup de fourchette", se souvient Jean. Avant lui, Henri Queuille, président du Conseil sous la IVe République avait eu en son temps ses habitudes 'Chez Poumier'.
Au vu de cet étonnant pedigree, les futurs prétendants à la fonction suprême connaissent désormais la table qu'il faut fréquenter pour conforter leur ambition. En plus, côté gastronomie, ils ne seront pas déçus.
Publié par Fabrice VARIERAS