Accroché au flanc des Pyrénées, au
pied du mont Canigou, La Mirabelle de Casteil (Pyrénées-Orientales)
est aussi connu par les habitants de ce petit village comme l'hôtel
Molière, du nom de l'ancien propriétaire qui avait fondé
l'établissement il y a une soixantaine d'années. Un
hôtel-restaurant ancré dans la mémoire de la commune, dont la
maire, Juliette Cases, voulait préserver l'authenticité des
vielles pierres et d'une cuisine de tradition.
À la mort du créateur
de l'établissement, l'édile a donc demandé aux héritiers de
vendre l'hôtel-restaurant uniquement sous condition de ne pas rompre
avec ce passé. Et ce sont Richard et Olga Ling qui ont pris possession des murs. Le couple anglo-singapourien a su
convaincre par son expérience : trente-cinq ans dans un restaurant
londonien où Olga Ling a forgé son identité gastronomique, et huit
ans passés sur la côte catalane, à Saint-Cyprien et Canet-en-Roussillon, au piano du restaurant Bamboo House, particulièrement
réputé pour ses poissons.
Huit chambres
"Nous avons été les premiers
à utiliser le yuzu à Canet-en-Roussillon il y a sept ans, et à
l'époque certains clients s'inquiétaient parce qu'ils pensaient que
c'était quelque chose de très exotique, ce qui n'est plus le cas
ici depuis que Pierre Gagnaire a popularisé cet
agrume", s'amuse Olga Ling, qui a transféré à La
Mirabelle son amour des produits frais et du terroir catalan, même
si la cuisine a toujours des accents asiatiques. D'ailleurs,
l'huile de pécan dont raffole la chef est produite dans les
Pyrénées-Orientales... comme le yuzu, cultivé par Michel Bachès
à Eus.
C'est donc par la cuisine que le couple
est entré à La Mirabelle, mais avec la volonté aussi de maintenir
le caractère de cet hôtel de charme (2 étoiles) de huit chambres.
Avec une clientèle à la fois locale et britannique qui vient autant
pour la carte (sur réservation) que pour profiter d'un environnement
exceptionnel. "On peut faire une très belle randonnée au
départ de l'hôtel jusqu'à l'abbaye de Saint-Martin du Canigou,
sans prendre sa voiture", ajoute la
nouvelle propriétaire. Un paysage engageant depuis
les chambres, qui donnent toutes sur la montagne ou le jardin, où
Olga Ling cultive désormais ses légumes, à l'ombre des
châtaigniers et des pommiers.