Dès 2004, Michel Reybier, propriétaire de La Réserve Ramatuelle -
un palace proche de Saint-Tropez - a flairé l'intérêt des villas hôtelières. "Ce
service existait beaucoup dans les pays anglo-saxons, mais pas encore sur la
Côte d'Azur. Désormais, ce type de produit fleurit dans le sud !",
raconte Nicolas Vincent, directeur général de l'établissement. Dans son
parc de 10 hectares, le 5 étoiles de 28 chambres compte aujourd'hui 14
villas annexes, soit 65 chambres supplémentaires. Ces villas saisonnières, dont
la conception a été confiée à l'architecte décorateur Rémi Tessier,
évoquent une "atmosphère contemporaine de maison de famille du sud de la France".
Les clients - principalement des familles et des groupes d'amis - réservent en
moyenne pour dix à quinze jours, et peuvent bénéficier de tous les services du
palace. "Une villa permet d'offrir un produit qui n'existe pas dans un hôtel
classique. Les gens apprécient la flexibilité qu'on leur propose : ils
peuvent cuisiner eux-mêmes, commander un dîner ou faire appel au service de
conciergerie, selon leur humeur et leurs besoins", ajoute-t-il.
"Un concept très rentable"
À Théoule-sur-Mer, le Miramar
Beach Hotel & Spa a lui aussi voulu explorer ce concept depuis avril 2015.
Le fleuron du groupe Tiara - un 5 étoiles de 60 chambres qui surplombe une
crique privée sur la côte de l'Estérel - a ainsi étoffé son offre avec la
rénovation d'une villa des années 1950. "On s'est rendu compte qu'il y avait
un vrai intérêt de la part de la clientèle. Quand on a fait une étude de marché
sur la Côte d'Azur, il est apparu que très peu d'hôtels bénéficiaient d'une
villa privée les pieds dans l'eau", explique Jérôme Montantème,
directeur général de l'hôtel. Blottie dans les lauriers, la Villa Azur à la "décoration
pop art" abrite trois chambres et salles de bain, un grand salon, une
cuisine équipée et trois terrasses (dont une panoramique avec jacuzzi). "C'est
un produit très modulable, en fonction des situations et des saisons. Les
clients peuvent accéder à l'ensemble des infrastructures de l'hôtel comme la
piscine, le restaurant, la plage privée, et avoir des services sur mesure",
note le professionnel. Jet-ski, massage sur la terrasse, dîner préparé sur
place par le chef Guillaume Anor et servi dans le jardin… tout est
possible ! Mais cela a un coût. "C'est un concept très rentable, car
les gens sont prêts à payer cher pour une villa en bord de mer avec cette vue. Il
faut compter à partir de 800 € en basse saison la nuit, avec un minimum de
trois nuitées, et jusqu'à 3 500 € en haute saison, avec un minimum de
sept nuits", souligne-t-il.
Une organisation pointue
De son côté, le Hameau des Baux, situé dans les Alpilles, propose à la
location une villa de 500 m², d'une capacité de 12 à 14 personnes. Au
menu : home cinéma, salle de gym, piscine et pool house… "Le Mas permet
d'élargir l'offre hôtelière, notamment aux familles, pour les longs séjours ou
encore pour l'organisation de séminaires professionnels", remarque Alexandra
Viallon, directrice de l'hébergement.
Si l'offre connaît un franc succès, elle demande en revanche une
organisation pointue. "Une gouvernante est présente 4 heures par jour
pour le service du petit déjeuner et l'entretien quotidien. La remise en état
de la maison après les séjours nécessite environ une journée de travail, c'est
donc plus long que la remise en état d'une chambre d'hôtel. L'organisation pour
l'entretien est différente. Par ailleurs, tous les aspects techniques sont à
prendre en compte : entretien de la piscine, des espaces verts…",
précise-t-elle. Nicolas Vincent confirme : "Les villas, qui ont chacune
une gouvernante à temps plein, représentent un produit spécifique :
imaginez faire un room service avec 14 personnes autour d'une table… Cela
requiert de former le personnel à tous ces détails."
Publié par Violaine BRISSART
mardi 2 août 2016