La fin des terrasses nocturnes plane sur la capitale

Paris

Publié le 25 mai 2012 à 12:44
Fin avril, les professionnels du 5ème arrondissement, bénéficiant d'une autorisation de nuit, ont reçu un courrier émanant de la Préfecture de police leur indiquant que les « terrasses ouvertes sont exclues de son champ d'application » et qu'elles devaient être « repliées dès deux heures du matin ». Un coup dur pour la saison 2012, tombé « sans la moindre concertation préalable et qui pénalise en premier lieu les touristes » regrette Philippe Gluzman, patron de l'établissement Au Phil du Vin et président de l'association des commerçants d'une partie des boulevards Saint-Michel, St-Germain et des quais Montebello et de la Tournelle notamment. Bien que la loi soit inchangée, les établissements bénéficiaient jusque là d'une tolérance. « Depuis trente ans, c'est la première fois qu'on va devoir rentrer le matériel » constate le propriétaire du Petit Pont et de La Bûcherie. « Une application stricte de la réglementation et la disparition de cette tolérance vont avoir des conséquences préjudiciables pour les établissement non seulement au niveau financier mais aussi sur l'emploi. Certains ont déjà vu leur chiffre d'affaires baissé. Les consommateurs qui s'installent en terrasse refusant pour beaucoup de rentrer à l'intérieur et préfèrent s'en aller » déplore Christian Navet, président de l'Union patronale des cafetiers, hôteliers, restaurateurs et discothécaires d'Ile-de-France (Upih). Le fait est. Eric Furet, directeur du Petit Pont et de la Bûcherie annonce une diminution des effectifs de 8 personnes  directement liée à la mesure. Les raisons de ce couperet administratif ? « De nombreux parisiens souhaitent habiter les quartiers chauds mais veulent le calme de la campagne (chose impossible), écrit Philippe Gluzman dans un billet d'humeur qu'il diffuse actuellement. Comment des quartiers qui font l'histoire de Paris, de jour comme de nuit, peuvent devenir des quartiers morts où tout est interdit ? Pourquoi interdire aux entreprises de se développer ? Nous autres professionnels, nous ne sommes pas des voyous mais des travailleurs conscients du bien-être de leurs clients, de leurs employés, de leurs voisins… ». Christian Navet reprend : « en tant qu'organisation professionnelle, nous avons averti tous nos professionnels d'être vigilants sur l'environnement et leur avons recommandé de prendre toutes les mesures nécessaires afin de limiter les nuisances sonores pour le voisinage. Nous leur avons distribué les affiches de la Préfecture et les syndicats professionnels ont confectionnés ensemble, nous les distribuons aussi aux futurs exploitants qui suivent le permis d'exploitation. Aujourd'hui, nous constatons que ces établissements sont très pointilleux sur le respect des nuisances sonores comme ils sont attentifs à la sécurité. » Le retrait de cette tolérance sonne donc comme une sanction particulièrement injuste. Surtout que des aménagements de terrasse ont été imposés par la mairie de Paris, qui vont nécessités des investissements supplémentaires rappelle Christian Navet. « On oblige les restaurateurs et les cafetiers à investir dans du nouveau matériel et on dit aux touristes d'aller se coucher » résume Philippe Gluzman, passablement agacé de voir la capitale devenir « ville dortoir ». Un sentiment que devrait rapidement partager la clientèle étrangère...

Publié par Sylvie SOUBES



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