L’Observatoire International du Travail a rendu public ce lundi 25 janvier son rapport (lien ici) sur la crise traversée. En 2020, près de 9% des heures de travail ont été perdues, soit l’équivalent de 255 millions d’emplois à temps plein (sur la base d’une semaine de 48 heures) dans le monde. L’onde de choc qui s’est abattue sur le marché du travail est quatre fois plus puissante que celle vécue lors de la crise financière de 2009, du jamais vu depuis la grande dépression des années 1930. 71% des pertes d’emploi relèvent davantage de l’absence d’activité que du chômage : 81 millions d’individus ont ainsi quitté le marché du travail et pourraient rater le train de la reprise. Ce sont les femmes et les jeunes qui sont les plus touchés ; concernant ces derniers, les plus pessimistes craignent d’ailleurs une génération perdue. Géographiquement «les pertes en heures de travail ont été particulièrement sensibles en Amérique latine et dans les Caraïbes, en Europe du Sud et en Asie du Sud. Par contre, l’Asie de l’Est ainsi que l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est ont enregistré un taux relativement inférieur de pertes en heures de travail, reflétant ainsi les mesures de confinement moins sévères prises dans ces sous régions » indique l’étude. Quant aux secteurs d’activité les plus affectés, l’hébergement et la restauration arrivent en tête avec 20% d’emplois détruits, soit 1 emploi sur 5 à l’échelon planétaire.
A la croisée des chemins
En cas d’amélioration lente, avec des plans de vaccination retardés, les heures de travail pourraient encore baisser de près de 5% en 2021. A l’inverse, une maîtrise de la pandémie à court ou moyen terme permettrait de limiter la casse à 1,3%. Quelle que soit l’évolution, les Amériques, l’Europe et l’Asie centrale devraient toutefois subir deux fois plus de pertes d’emplois que dans les autres régions selon l’OIT. Pour Guy Ryder, directeur général de l’OIT : « Nous sommes à la croisée des chemins. L’un d’entre eux mène vers une reprise économique inégale, non durable, une reprise teintée d’inégalités grandissantes et d’une instabilité croissante, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles crises. L’autre chemin, lui, passe par une reprise centrée sur l’humain afin de mieux reconstruire en donnant la priorité à l’emploi, aux revenus et à la protection sociale, au droit du travail et au dialogue social ».
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Publié par Sylvie SOUBES