"Je voulais vivre pleinement la culture américaine. Au départ, j'envisageais d'ouvrir un bar à vins mais face aux difficultés auxquelles j'étais confronté, j'ai préféré renoncer et m'orienter vers un autre concept. J'ai trouvé un local à proximité du lycée français dans l'Upper East Side, et après neuf mois de travaux, j'ai ouvert en juillet 2011 Le Moulin à café, pile quand la communauté française était absente. En revanche dès la reprise de septembre, les élèves et leurs parents ont rapidement découvert l'endroit."
Ayant ciblé son marché, les produits s'adressent en premier lieu aux enfants : sirops Teisseire, viennoiseries Bridor, mais pas seulement, car le Moulin à café fait également office de bar à vins. Épaulé par le chef pâtissier Hervé Poussot, Le Moulin à café rencontre un vif succès. Avec un système de self-service le matin jusqu'à 11 heures, la salle est consacrée après cet horaire à la restauration. L'après-midi l'incontournable pain au chocolat permet aux enfants de trouver un goûter qu'ils apprécient sur les deux rives de l'Atlantique.
Protectionnisme américain
Tout dans la décoration et dans les produits, rappelle la France, des paquets de biscottes, en passant par la moutarde Amora jusqu'au paquet de biscuits Prince. En revanche, les bouteilles de limonade en verre, religieusement exposées, ne sont hélas plus là que pour la décoration, l'importation de ce produit aux États-Unis ayant cessé.
"Je passe par un importateur qui s'appelle Michel Bouvier, il arrive à me fournir des produits que me réclament mes clients mais ce n'est pas évident de trouver les produits de consommation auxquels les Français sont habitués. Le fait est qu'il existe une forme de protectionnisme, sous couvert de normes sanitaires. Par conséquent les Américains ne laissent pas tout rentrer et taxent assez fortement les produits alimentaires européens. Je ne fais que très peu de marges sur les produits que je vends."
Les stocks ne restent jamais bien longtemps sur les étagères puisque Yann est obligé de faire le plein de marchandises tous les dix jours en moyenne, avec parfois des ruptures dans l'approvisionnement. Pour le moment, Yann attend avec impatience le mois de mars, quand rouvrira la pâtisserie d'Hervé Poussot, car cette dernière a été totalement détruite par l'Ouragan Sandy (novembre 2012). "Sans Hervé, il est difficile pour moi de proposer le meilleur de la pâtisserie française à mes clients", conclut Yann N'Diaye.
Publié par A.J.A