"Quelle bonne idée d'organiser votre congrès dans ce lycée des métiers ! Je n'y vois que des jeunes souriants, bien habillés. Cela fait plaisir", s'enthousiasme d'emblée Roland Héguy, président confédéral de l'Umih 38, devant ses confrères à l'amphithéâtre Beaumarchais, lundi 22 octobre. Pour son congrès 2012, l'Umih 38 avait en effet choisi de réunir adhérents et partenaires - ils furent 85 - dans ce lycée bientôt centenaire. Un choix astucieux pour l'organisation d'ateliers pratiques (oenologie, art floral et macarons) ouverts aux accompagnants. Mais à l'heure où la profession s'inquiète de son avenir, le choix était aussi symbolique. Car il faut désormais serrer les rangs pour mieux s'imposer. Et s'imposer sur tous les fronts. "Nous, professionnels, nous avons notre mot à dire vis-à-vis de la formation", déclare Laurent Gras, le président départemental. L'autre choix ? Imposer le titre de Maître restaurateur comme label qualité de la profession. Ils sont 31 professionnels isérois à l'avoir déjà obtenu. Mais l'objectif est d'atteindre rapidement 50 à 60 titres dans le département.
"Identifier les employeurs potentiels"
Soucieux de mettre la gastronomie au coeur de sa promotion, le département de l'Isère a choisi d'accompagner les restaurateurs dans la démarche d'obtention de ce titre. Un consultant va être recruté et mis au service des professionnels. Il fut également question de classement hôtelier, avec là aussi appel à la mobilisation. Car si le département compte aujourd'hui 70 % de nouveaux classés, la procédure fait débat ; la grille est perfectible. "C'est à vous hôteliers de faire remonter les points à revoir", a rappelé Laurent Gras. Autre sujet de mobilisation : la nécessaire implication des établissements saisonniers dans la création d'un apprentissage adapté. Ce projet est porté par l'IMT de Grenoble avec le soutien de l'Umih 38.
"L'aide du syndicat nous sera précieuse pour identifier les employeurs potentiels", glisse Thomas Viron, directeur du CFA grenoblois. Enfin, les questions qui fâchent ne manquèrent pas : mise en accessibilité pour les handicapés, TVA, zonage des vacances scolaires… Laurent Heguy les aborde sans détour. Son message fut là aussi clair. Le syndicat se bat pour la profession. "Il faut qu'on le dise. Si la TVA augmente, c'est 30 usines Aulnay qui vont disparaître en six mois. C'est un véritable tsunami ! Message reçu par les professionnels et les partenaires. Même Jérôme Safar, 1er adjoint de la ville de Grenoble, s'est engagé à les soutenir dans ce combat et à mobiliser, "pour ne pas casser la dynamique", Michel Destot, le maire et Geneviève Fioraso, aujourd'hui ministre de la Recherche.
Publié par Nathalie RUFFIER