“Les dernières années nous ont prouvé la capacité de rebond immédiate du tourisme français et de l’hôtellerie française”, se réjouit Sami Mendil suite à la publication d’une note de conjoncture du cabinet de conseil et d’investissement CBRE. Première destination mondiale, le pays bénéficie d’une offre hôtelière maîtrisée, sans surcapacité, et a vu le retour des touristes après la pandémie avec le phénomène de ‘revenge travel’ et un change euro-dollar à la faveur des Américains, énumère le directeur investissements hôtels pour qui la France est un pays “béni des dieux” pour le tourisme et le marché hôtelier.
- Des “performances exceptionnelles” en 2023
La hausse continue des prix moyens de ces trois dernières années ont rebattu les cartes dans les régions pendant la saison estivale, estime Sami Mendil. Les touristes ont dû faire des arbitrages, soit en réduisant la durée de leur séjour ou leurs dépenses au restaurant, soit en se tournant vers des destinations présentant un meilleur rapport qualité-prix. “Certaines régions, comme la Corse et la région Paca, ont vu leur taux d’occupation baisser, à l’inverse de la Bretagne, des régions rurales et de certaines régions de montagne.”
Toutefois, dès la rentrée, toutes les régions ont retrouvé une bonne dynamique, tant en matière de taux d’occupation que de prix moyens, grâce à un calendrier sportif et événementiel dense (coupe du monde de Rugby, salon du Bourget…)
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- Entre novembre 2022 et novembre 2023, les RevPAR ont augmenté de 15,6 %, avec des hausses plus fortes encore à Lyon (+ 22,9 %), Paris (+ 22,2 %), Nantes (+ 17,2 %), Toulouse (+ 16,8 %) et Strasbourg (+ 15,7 %).
Toutes les catégories d’hôtels bénéficient de cette embellie :
- super-économique : + 11,6%
- économique : + 13,8 %
- milieu de gamme : + 16,4 %
- haut de gamme et luxe + 17,8 %
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- Le taux d’occupation moyen en France est de 67,7 %, en progression de 3,8 % dans le milieu de gamme et de 5,3 % dans le haut de gamme et luxe.
- Le prix moyen en France s’établit à 119,9 € HT.
- Le taux d’occupation moyen en France est de 67,7 %, en progression de 3,8 % dans le milieu de gamme et de 5,3 % dans le haut de gamme et luxe.
- Des investisseurs très actifs
Ces bons résultats ont des répercussions sur le marché de l’investissement hôtelier. Au cours de l’année, 2,5 milliards d’euros ont été investis, ce qui constitue une belle performance notamment en régions, qui représentent 65 % de ce total.
Six transactions ont dépassé 25 M€, dont une a atteint 80 M€. “Avec la hausse des taux d’intérêt, un ajustement des prix a eu lieu mais de façon minime, car l’exploitation se porte bien, et se situe au-delà de ce qu’elle n’a jamais été”, précise Sami Mendil.
De nouveaux investisseurs entrent sur le marché afin de diversifier leur portefeuille. Il est est de même concernant l’exploitation, qui voit arriver de nouveaux acteurs, comme les auberges de jeunesse, le coliving, les résidences hôtelières.
“Des groupes, comme Paris Society ou Expérimental Group, qui savent développer des établissements tendance, ont récemment investi sur le marché, précise le directeur, qui ajoute : L’hôtellerie en régions a de beaux jours devant elle, notamment s’il s’agit d’établissements vieillissants à repositionner. On note aussi un intérêt pour les hôtels de charme, dans des bâtisses de type châteaux ou haras, à la campagne.”
• Et demain, les JO
Grâce l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, les excellents résultats de 2023 devraient se maintenir en 2024. L’événement donnera “un gros coup de projecteur sur la France et les régions françaises. Une étude CBRE montre d’ailleurs que lorsqu’une ville organise les JO, les résultats d’exploitation des hôtels en tirent un bénéfice positif pendant deux à trois ans grâce aux bonnes performances touristiques engendrées par un tel évènement”. De quoi rassurer les investisseurs.
Publié par Roselyne DOUILLET