L'année 2012 a été bonne pour Christie+Co France, a expliqué son directeur général Philippe Souterbicq, lors de la réunion annuelle organisée par le broker. Le montant total des transactions réalisées dans le secteur de l'hôtellerie en 2012 s'élève à 1,5 milliard d'euros, dont 220 M€ par Christie+Co. Les hôtels vendus sont de petite et moyenne capacité, entre 20 et 120 chambres. Selon Philippe Souterbicq, l'année 2012 a présenté un marché à deux vitesses. D'un côté, de très bons actifs, avec des hôtels situés dans des destinations combinant tourisme d'affaires et de loisirs, et situées à Paris, dans quelques métropoles régionales ou quelques stations de ski, avec un rendement se situant entre +8 % et + 11,9 %. De l'autre, un marché surtout représenté dans les villes moyennes, avec des affaires ayant un rendement de 2,9 % à + 4,7 %.
Autre élément important de l'année 2012 : les investisseurs sont de plus en plus motivés et se décident plus rapidement, même dans le cas de montants très élevés. Seule ombre au tableau, les prix de vente n'ont cessé d'augmenter, et sont aujourd'hui calculés sur des multiples entre 8 à 13 fois le montant de l'Ebitda.
De nouvelles possibilités de financement
Les banques sont restées très exigeantes en 2012, et demandent davantage de fonds propres, "moins toutefois qu'au Royaume Uni, où l'on exige entre 45 et 55 % de fonds propres", a rappelé Philipe Souterbicq. Pour autant, tout n'est pas si sombre, même dans le domaine du financement. Les taux d'intérêt sont encore très bas et de nouveaux outils financiers sont apparus, comme ceux mis en place par Oséo (devenu entre temps Banque française d'investissement), ou par HSBC, après avoir réalisé la levée de fonds pour Foncière des Murs. S'ajoute à cela le retour en force du crédit-bail, l'apparition de nouveaux financeurs ou le recours à l'épargne.
Toutefois, l'annonce des nouvelles mesures fiscales sur l'exercice 2013 (certaines ayant même un effet rétroactif sur l'exercice 2012) a retenu l'attention des entrepreneurs : déductibilité des charges financières, taxation sur les plus-values de cessions de titres, report des déficits, contributions exceptionnelles à l'impôt sur les sociétés, relève des taux d'imposition sur les valeurs mobilières, autant de mesures susceptibles de refroidir les investisseurs. Seuls lots de consolation : le crédit d'impôt et les avantages fiscaux à retirer des montages en holding plutôt qu'à titre personnel. Difficile dans ce contexte de se projeter dans l'avenir.
Frédéric de Brem, président d'Algonquin Asset Management France, n'a pas caché que "la modification du paysage actuel et la situation macro-économique ne sont pas propice à l'investissement". Une situation complexe pour 2013, mais pas réellement bloquée. L'année 2013 prépare 2014, a expliqué l'un des invités, puisque le nombre d'offres sur le marché devrait logiquement augmenter de façon conséquente. S'ajoutent à cela une menace moins forte sur l'euro et un système bancaire plus résistant, qui laissent ouvert le champ des opportunités.
Publié par X. S.
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