“Après un début d’année encore perturbé par les contraintes sanitaires, 2021 a été marquée dès le printemps par une amélioration sensible de notre activité et une dynamique toujours plus forte mois après mois jusqu’en décembre.” C’est sur cette note positive que Sébastien Bazin, PDG d’Accor, a présenté les résultats du groupe ce 24 février. Il parle d’un “rebond significatif”. Et pour cause : les résultats annuels font état d’un chiffre d’affaires en hausse de 36 % par rapport à 2020, qui atteint les 2,2 milliards d’euros. Et ce, sans brader la tarif des chambres d’hôtels. Au contraire : selon le bilan annuel, les prix moyens sont restés “proches, voire supérieurs” à ceux précédant la crise sanitaire. “Et la répercussion de l’inflation commence à être prise en compte”, a souligné Sébastien Bazin.
Autre témoin de la reprise : tout au long de 2021, Accor a ouvert 288 hôtels, soit l’équivalent de 41 000 chambres à travers le monde et une croissance nette du réseau de + 3 % au cours des 12 derniers mois. “Notre segment luxe et haut de gamme représente désormais près de 40% des futures ouvertures, soit 12 points supplémentaires ces quatre dernières années”, précise Sébastien Bazin. Ainsi, aujourd’hui, le groupe hôtelier dispose d’un parc hôtelier de 777 714 chambres – soit 5 298 hôtels - et d’un pipeline de 214 000 chambres – soit 1 218 hôtels -. Une dynamique qui devrait se confirmer en 2022. En effet, Accor évoque d’ores et déjà, pour l’année en cours, “une croissance nette du réseau de 3,5 %”.
Depuis septembre, le retour de la clientèle d’affaires a profité à l’Île-de-France
“Grâce à la mobilisation de nos équipes, nous sortons renforcés de cette crise et nous avons gagné des parts de marché dans toutes nos régions clés.” Sébastien Bazin pointe notamment le cas de la France, avec, certes, un RevPAR en baisse de 39 % par rapport à 2019, mais la demande domestique de tourisme de loisirs a permis à la province de voir son activité repartir dès l’été dernier (RevPAR en baisse de 27 % par rapport à 2019), tout en maintenant des prix moyens calés sur ceux de 2019. Puis, à partir de septembre, le retour de la clientèle d’affaires a profité à l’Île-de-France, avec un RevPAR en baisse de 56 % par rapport à 2019.
Un nouveau souffle se fait également ressentir dans le reste du monde. À titre d’exemple, en Europe du Sud, le RevPAR n’accusait une baisse que de 17% sur le quatrième trimestre 2021. Quant à la zone Inde, Afrique, Moyen-Orient et Turquie, le rebond de l’activité entre le troisième et le quatrième trimestre a de quoi faire des envieux, avec + 28 points de pourcentage et un RevPAR supérieur au niveau de 2019 sur le dernier trimestre. Quid de la Chine ? La reprise du RevPAR est plus “heurtée”, dit-on chez Accor, car “affectée par la résurgence du Covid-19 et l’application d’une stricte politique zéro Covid”. Conséquence : le RevPAR baisse de 32 % par rapport à l’exercice 2019.
Enfin, ça ne reprend que doucement aussi au Royaume-Uni et en Allemagne. Outre-Manche, le RevPAR est en baisse de 49 % par rapport à 2019, avec un schéma de reprise comparable à celui de la France. Autrement dit : la province (- 34 % par rapport à 2019) a fait le plein avec le tourisme de loisirs, mais Londres, plus dépendante de la clientèle internationale, affiche un RevPAR en chute de 63 %. Outre-Rhin, où les restrictions sanitaires ont été plus fortes que dans les pays voisins, le RevPAR dégringole de 66 % par rapport à 2019. Malgré cela, Sébastien Bazin reste optimiste et confiant en l’avenir. “En 2022, dit-il, nous allons continuer à déployer notre vision d’un tourisme toujours plus expérientiel, responsable et facilité par le digital.”
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Publié par Anne EVEILLARD