Marie-Laure Desmet, consultante en tourisme, a rappelé que 27 critères ont été intégrés au classement hôtelier cette année, auxquels se sont ajoutés un décret tertiaire sur l’énergie et surtout la loi Climat et Résilience, qui impose l’affichage environnemental dès 2026. Toutes ces règlent contraignent les hôteliers en matière environnementale, et pourtant, ils sont moins de 400 sur le parc de plus de 17 000 établissements en France à avoir adopté un label éco-responsable.
Le financement de la transition
Des conseils et informations délivrées par les acteurs du financement et de l’investissement :
- Se tourner vers son comptable pour un bilan ou un prévisionnel avant d’aller voir son banquier, conseille Alexandre Vautrin, manager chez KPMG. Le comptable est là pour vous alerter sur certains postes clés sur lesquels vous devez tenir vos marges.
- Le dispositif “Obligation Relance” inclut des critères RSE. Les financeurs aussi, mais ils arbitrent au cas par cas, confirme Paul Tabourin, directeur d’investissement et directeur général de Sofipaca.
- Les financeurs acceptent les projets non vertueux, mais les incitations sont là : chez M Capital, le respect d’une grille de critères éco-responsable diminue le taux d’intérêt jusqu’à 10 % dans les 3 années suivant le prêt, rappelle Laetitia Estrosi-Schramm, directrice du développement fonds tourisme Côte d’Azur.
- Le groupe Noemys a choisi d’investir 50 % de sa rentabilité au service de la formation et d’une démarche engagée. Un choix suivi puisque 75 % du besoin a été financé par des prêts et des subventions, indique Pierre Brechard, président du groupe.
- Les hôteliers peuvent se tourner vers leur CCI pour un accès aux prêts, aux subventions comme le Fonds Tourisme Durable ou pour mettre en place des labels éco-responsables qui rendent leur projet plus sérieux aux yeux des financeurs.
Réduire son impact sur l’environnement
Avant de penser financement, penser économies. C’est le cas de Baptiste Vannini, propriétaire de la plage Baia Bella à Beaulieu-sur-Mer qui a analysé tous les postes sur lesquels il pouvait économiser et réduire son impact pour devenir une plage zéro carbone.
Entre contraintes réglementaires, mesures d’économies et bon sens, les hôteliers n’ont plus le choix et optent pour des solutions concrètes :
- Adopter un outil de calcul d’impact environnemental (cf. Ademe), couplé à un accompagnement pour mettre en œuvre un plan d’action. Ces outils doivent intégrer l’impact carbone, la consommation d’eau, d’énergie et l’impact des activités sur la biodiversité.
- Optimiser les étages pendant les “ailes” de saison, pour moins consommer, comme le suggère Patrice Maraval, expert énergéticien chez EDF.
- Profiter de ses rénovations pour faire des choix éco-responsables. Penser à se faire accompagner dès le début du projet, suggère Nathaniel Guedj, gérant d’hôtels pour Promocom.
- Communiquer auprès de la clientèle qui ne comprend pas toujours les décisions comme l’arrêt des bouteilles individuelles en chambre.
- Opter pour une communication ludique, comme Audrey Jorge, directrice du Mas de Pierre à Vence : un cube en bois dans chaque chambre évoquant les chiffres clés de chaque geste écologique en chambre et à l’hôtel, puis des tablettes valorisant toutes les actions du Domaine.
- Former et sensibiliser les équipes pour qu’elles sachent diffuser le message auprès des clients pendant l’accompagnement en chambre.
Publié par Vanessa GUERRIER-BUISINE