Le 14 juin dernier, 170 restaurants du Groupe Flo attendaient plus de 300 personnes handicapées à la recherche d'un emploi. La deuxième édition de cette journée nationale destinée à présenter les différents métiers d'un secteur réputé inaccessible aux situations de handicap a été un succès. "60 % des candidats se sont présentés et, dès le lendemain, nous étions en mesure de faire une vingtaine de propositions de postes dans nos restaurants, dont une dizaine de contrats en alternance", précise Catherine Augereau-Leloup, directrice emploi et formation du Groupe Flo.
Cette action d'envergure donne un coup d'accélérateur à la politique volontariste lancée en 2008 par le groupe de restauration à thème, avec la création d'une Mission handicap au sein du siège et la signature d'un accord d'entreprise. L'objectif de 6 % des effectifs en travail handicapé que s'est fixé le groupe est ambitieux. Pour détecter les freins à l'emploi des personnes en situation de handicap et agir sur les bons leviers, un audit a été réalisé par un cabinet extérieur en 2007. Cette enquête auprès des managers et des collaborateurs a permis de souligner plusieurs problématiques. Elle constate notamment l'importance de l'autocensure des personnes en situation de handicap. En effet, à l'issue de cet audit, pas moins d'une cinquantaine de salariés se sont ainsi fait connaître. Par ailleurs, les managers ont pu exprimer leur crainte de mal faire face au recrutement et à l'intégration de ce public. Ils se posent donc de nombreuses questions compris sur la réaction de leur clientèle. "Il n'y avait pas de tabou mais un manque évident d'information et de formation sur le sujet", précise Catherine Augereau-Leloup.
Informer, sensibiliser, s'adapter
La première étape a donc consisté à sensibiliser et à communiquer largement sur le sujet. Une synthèse de l'audit a été notamment envoyée à tous les salariés avec leur bulletin de salaire. Un DVD, destiné aux managers, permet de répondre aux questions les plus récurrentes que soulève la situation de handicap au travail. Enfin, des sessions d'information ont été organisées par régions et des groupes de travail ont planché sur les différentes pistes possibles de recrutement et sur les partenariats à nouer avec les pouvoirs publics, le milieu associatif et les écoles. Tout en laissant largement l'initiative aux restaurants, la Mission handicap du groupe recense les bonnes pratiques et accompagne les managers dans leurs démarches. Au niveau national, une formation spécifique de commis de cuisine a été lancée en 2008 avec l'Afpa. La Mission handicap travaille également avec la médecine du travail pour évaluer les situations particulières et trouver des solutions constructives à d'éventuelles décisions d'inaptitude.
Autre étape-clé : l'adaptation des postes de travail. "Nous avons beaucoup travaillé sur l'ergonomie afin que nos salariés ne subissent pas leur handicap", déclare Catherine Augereau-Leloup. Des alertes lumineuses, des vibreurs pour les personnes malentendantes, en passant par le financement de chaussures orthopédiques ou le changement des écrans ou du passe-plat, les aménagements sont réalisés en fonction des besoins de chaque restaurant.
Aujourd'hui, de nombreuses initiatives ont vu le jour et l'impact sur la mobilisation des équipes est très positif. "Intégrer une personne en situation de handicap créé du lien entre les collaborateurs et impulse une énergie", assure Marc Demus directeur régional Ouest pour le Groupe Flo.
Publié par Valérie Meursault