“Actuellement, j’ai 40 % de clientèle en moins. Résultat : pour ce mois de décembre, j’ai déjà perdu 10 000 € de chiffre d’affaires.” Charles Lainé dirige le Café Parisiii, place d’Aligre à Paris (XIIe). C’est sur l’une des banquettes de son établissement que la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances s’est installée pour démarrer sa tournée des commerçants de ce quartier, voisin de ses bureaux à Bercy. Durant toute la matinée du jeudi 19 décembre, Agnès Pannier-Runacher a, en effet, sillonné le marché d’Aligre, accompagnée de Dominique Restino, président de la CCI Paris, Bernard Stalter, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat France, et Roland Bensidoun, président de la Société d’exploitation des marché communaux (Semaco). Ensemble, ils ont rencontré maraîchers, poissonniers, coiffeur ou encore le boulanger-pâtissier Arnaud Delmontel, qui a fait part d’une perte de chiffre d’affaires qu’il évalue pour le moment “entre 10 et 20 %”. Quant à Charles Lainé, il a confié qu’à cause des mouvements sociaux, il n’avait pas la trésorerie pour payer ses fournisseurs d’octobre. “Quant aux contrats de deux personnes, qui viennent de se terminer, je ne les ai pas renouvelés, faute de budget. En ce moment, l’extra… c’est moi ! ”
“Le chômage partiel permet de gérer une période où l’on reçoit moins de clientèle”
Face à ces doléances, Agnès Pannier-Runacher a reconnu être “choquée” de voir des gens se lever tôt pour aller travailler et “être bloqués”. Elle a rappelé que “le chômage partiel permet de gérer une période où l’on reçoit moins de clientèle, sans pour autant perdre le salarié”. Puis, la secrétaire d’État a annoncé la mise en circulation de “fiches récapitulatives” à l’intention des commerçants “impactés par les grèves”, “afin de permettre à toute entreprise de savoir qui contacter pour être aidée et ce que l’État peut faire pour l’accompagner”. Reste qu’après un hiver 2018-2019 au cœur des manifestations des gilets jaunes et une fin 2019 perturbée par les grèves, les commerçants du XIIe rencontrés par la secrétaire d’État attendaient sans doute plus qu’une fiche à remplir. Le patron du Café Parisii aurait sans doute été intéressé de savoir où en était la constitution d’une équipe dédiée à l’économie touristique. “Nous, a-t-il dit à Agnès Pannier-Runacher, on ne peut pas faire du télétravail : c’est difficile d’envoyer une entrecôte saignante par e-mail !”
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Publié par Anne EVEILLARD