L’Hôtellerie Restauration : Quelles sont les caractéristiques de votre portefeuille d’affaires sous mandat ?
Richard Mahé : Notre secteur est majoritairement côtier, ce qui implique de nombreuses affaires saisonnières. Sur 350 mandats, 190 sont des cessions de fonds de commerce CHR, dont 70 % d’affaires saisonnières et 30 % d’affaires à l’année. Sur ces 190 mandats, on compte 80 % de bar-brasserie-restaurant, 10 % de tabacs et 10 % d’hôtels. Notre zone d’intervention s’étend de la presqu’île guérandaise au secteur sud Loire, de la Bernerie-en-Retz à Saint-Brévin en passant par Pornic. La presqu’île guérandaise - avec notamment Guérande, Le Croisic, Pornichet et La Baule - fait partie du secteur particulièrement dynamique en termes de cession de fonds de commerce.
Quelles sont les affaires les plus prisées ?
Très nettement, le bar-brasserie avec une activité limonade implantée sur la presqu’île guérandaise, à proximité de la plage, face port ou face mer. Pornic et Saint-Brévin, dans le secteur sud-Loire, sont également recherchés.
Quel est le profil des acquéreurs ?
Il y a de plus en plus de professionnels venant de partout en France, et peu de primo-accédants.
Quels sont les prix de vente moyens ?
Toutes typologies d’affaires confondues, le prix de cession avoisine 3,5 fois l’EBE retraité, ce que nous appelons chez Century 21 le Perf, c’est-à-dire Potentialité de l’entreprise et de rentabilité financière. Il se calcule à partir de l’excédent brut d’exploitation auquel on ajoute les économies réalisables - revenus du dirigeant et de son conjoint et les charges sociales correspondantes, leasing d’une voiture de fonction… - et dont on retranche les recettes exceptionnelles - reprise sur amortissements, subvention unique… La tendance générale des prix est plutôt à la baisse et il est parfois difficile de le faire comprendre aux cédants. À cet égard, ayant vendu plus de 500 affaires depuis la création de l’agence, il y a onze ans, notre connaissance des prix du marché local fait notre force.
Des modifications territoriales susceptibles d’influer sur le marché des ventes de fonds CHR sont-elles en cours ?
Nous ressentons une vraie politique de dynamisation de certains centres-villes. On peut citer par exemple, la place du Commando à Saint-Nazaire et le quartier de la gare de l’entrée de ville en pleine réhabilitation, qui fera place à plus de 5 000 m² de bureaux, 40 logements libres, un hôtel de 110 chambres 2 et 3 étoiles et des commerces. Autre exemple, à Pornichet, le viaduc qui relie le port de plaisance au centre-ville est en phase de création. Il inclut cheminements doux, espace de jeux, retour d’un bassin à bateaux, et va contribuer au rapprochement du port et du centre-ville. À Guérande, des aménagements routiers et la création d’éco-quartiers favorisent le dynamisme économique et le développement touristique. Au Pouliguen, le nouveau quai du port, plus adapté aux piétons et aux vélos, devrait être bénéfique aux commerçants. Enfin, il faut également noter la plage de la Baule - dont la concession est détenue par Véolia - qui dispose d’un projet visant à amplifier l’attrait touristique de la zone avec des travaux d’embellissements respectueux de l’environnement. Certes, ces travaux peuvent impacter négativement certains commerçants le temps de leur réalisation. Néanmoins, globalement et dans les années à venir, cela devrait contribuer au développement économique et touristique de la région et au final avoir un impact positif sur les commerçants, en particulier hôtels et restaurants. Indirectement, ce sera positif pour le marché des cessions de fonds.
Si vous deviez ne retenir que trois critères pour fixer le prix d’une affaire, quels seraient-ils ?
L’emplacement, la rentabilité et la conformité aux normes.
Publié par Tiphaine BEAUSSERON