C'est un moment délicat qui s'annonce pour les salariés de l'hôtel Le Crillon (Paris, VIIIe), quelques mois avant la fermeture de l'établissement pour travaux. Pourtant, dans le souci de préserver les intérêts de ses salariés, la direction du Crillon avait engagé dès le mois de février 2012 un dialogue avec les organisations syndicales afin de définir des mesures sociales pour les vingt-quatre mois de fermeture. Formations, détachements et périodes de chômage partiel étaient prévus dans le dispositif avec, comme autre alternative, la possibilité d'un départ volontaire à des conditions favorables pour les employés ayant un projet professionnel. Aucun licenciement collectif, ni aucune suppression d'emploi n'étaient ainsi envisagés.
Après des mois de négociation et des dizaines de réunions, le syndicat CGT, seul représentatif, a rejeté le plan proposé pour maintenir deux revendications spécifiques : la prise en compte de l'ancienneté et le maintien du salaire dans sa totalité sur deux ans (le plan ne l'évoquant que sur un an). Une revendication toutefois impossible à suivre car l'État ne s'engage que pour un an, les conventions devant être à nouveau validées chaque année. La situation, pourtant longuement négociée, semble aujourd'hui se gripper. C'est donc sur un constat d'échec que va s'effectuer la procédure de fermeture, avec l'application du plan de façon unilatérale.
Publié par Évelyne de Bast