Farah Benallal, partenaire autodidacte à la vie et au travail

Paris Il lui a montré la voie. Depuis, Farah seconde son mari Akrame, chef étoilé du restaurant qui porte son nom à Paris. Entourée d'une équipe jeune et enthousiaste, elle veille à tout côté salle comme en famille.

Publié le 13 septembre 2012 à 18:44

En quelques mots, tout est dit. Ou presque. "Akrame est passionné par la cuisine. Et lorsqu'il en parle, il transmet sa passion. La mienne est venue de notre rencontre et je ne revendique, dans ce domaine, aucun héritage familial", dit-elle les yeux brillants. Farah Benallal aurait pu découvrir la cuisine plus tôt et s'enflammer pour cet art de "donner du bonheur aux autres." Mais ni sa mère qui cuisinait à la maison ni son père n'ont donné à cette native du Mans le feu sacré. Et pourtant. Mostefa, le paternel, professeur de mathématiques, physique et chimie, ouvrit un jour un restaurant oriental à l'enseigne du Rabelais. Pour autant, grandir dans un restaurant à Tours où résidait alors la famille ne l'a pas marqué. Tours où Farah était amie avec Hanane dont le frère, un certain Akrame, adorait la cuisine. Nous y voilà donc. Coup de foudre à la première rencontre et découverte de l'univers qui passionne l'homme de sa vie qui travaillait alors au Luxembourg.

Rêve de gamine 

Tours encore où Akrame Benallal, débarqué il y a quatorze ans de son Algérie natale, avait découvert avec émotion les cuisines de quelques restaurants, dont celles du Rabelais. Il était conforté dans son choix de trajectoire : devenir cuisinier. En décembre 2004, le choix est fait : Farah et Akrame vont vivre ensemble et se marier deux ans plus tard, le 15 juillet 2006. L'idée de travailler ensemble n'a pourtant pas encore germé. Akrame bouge beaucoup, découvre la cuisine de Ferran Adria en Espagne tandis que Farah poursuit ses études commerciales. Un choix délibéré ? Pas vraiment. Son rêve de gamine était ailleurs. Celle qui s'amusait à habiller ses poupées à sa manière se voit bien styliste pour vêtir ses contemporains. Mais il faudrait aller à l'école, loin de la famille et sa mère s'y oppose…

Tours donc. Chez France Télécoms pour Farah, alors jeune mère de famille d'un petit Yssam. Au Château des Sept Tours à Courcelles-de-Touraine à une quarantaine de kilomètres de là pour Akrame, qui obtient son premier poste de chef. Tours toujours. Et l'aventure, tôt avortée, du Trendy un lieu vite à la mode qui s'étend sur plusieurs centaines de mètres carrés. Trop grand sans doute avec une faillite au bout de la route. Puis une remise en cause pour le cuisinier qui se remet en selle avec l'Atelier d'Akrame dans sa ville d'adoption. "Il a remodelé le lieu, proposé sa propre cuisine et tout a bien marché pendant six mois", évoque Farah. Jusqu'en juin 2010 et un dépôt de bilan qui mène le couple à deux décisions majeures : quitter leur ville pour la capitale et travailler, enfin, ensemble. "Nous en avions envie. C'était aussi une manière de se réaliser. Même s'il avait traversé pas mal d'épreuves, Akrame avait envie de tirer un trait et de rebondir", raconte Farah.

"Pas effrayée à l'idée de changer de voie"

Les voilà donc à Paris avec leurs deux enfants : Yssam l'aînée et Selma, la soeur cadette, alors âgée de dix-huit mois. Rue Lauriston, une opportunité se présente pour un cuisiner qui refuse de se limiter à un rôle de consultant. En avril 2011, le restaurant de 26 places portant son nom ouvre ses portes et "c'est devenu une évidence qu'on ne pouvait que travailler ensemble", dit Farah. Autodidacte ? "C'est vrai, s'amuse-t-elle, mais je n'étais pas effrayée à l'idée de changer de voie. Je pense au contraire m'être épanouie." Grâce à Akrame, à l'évidence. "Bien sûr, il m'a beaucoup appris. Et en particulier à être moi-même. Je ne suis pas dans les protocoles et l'essentiel pour moi, même s'il peut y avoir une ou deux petites fautes est qu'elles ne se reproduisent pas et que les clients soient ravis."

Et que le cuisinier n'ait à penser qu'à ses fourneaux. "Depuis que nous travaillons ensemble, je règle les problèmes et le décharge de tout cela. Il peut se concentrer sur sa cuisine et évoluer. Je ne goûte pas tous ses plats faute de temps. Mais quand ça me plaît je le dis. Et inversement. C'est important pour Akrame. Il n'a pas eu une enfance facile, s'est toujours battu et a toujours foncé. Il fait les choses avec le coeur", témoigne une épouse qui lui porte amour, respect et admiration. Important donc. Au même titre que cette étoile du guide Michelin décrochée en mars 2012."Nous étions à la fois content et fiers. Même si nous travaillons avant tout pour nos clients dont la satisfaction passe en premier, nous avons toujours eu un grand respect pour ce guide", dit-elle. Farah est aussi revenue à sa passion d'enfance, puisqu'elle dessine les tenues griffées SFYA pour son mari dont le nom provient des prénoms de toute la famille : Selma, Farah, Yssam et Akram. Sa chère famille…



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