L’Hôtellerie Restauration a demandé aux gérants et propriétaires de CHR de témoigner suite à la forte hausse des coûts de l’énergie, qui intervient dans un climat déjà compliqué pour la profession (problème de recrutement, hausse du coût des matières premières, grèves…). Plus de 750 professionnels ont ainsi participé à cette enquête, menée du 13 au 16 janvier. La grande majorité (77 %) des répondants travaille dans la restauration, et pour les deux tiers (67 %), dans un établissement répondant aux caractéristiques TPE (moins de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires, moins de 10 salariés), mais avec une puissance énergétique supérieure à 36 kVA. Le tiers restant ne remplit pas les caractéristiques TPE, soit que leur chiffre d’affaires dépasse 2 M€ (24 %), soit que leur entreprise emploie plus de 10 salariés (53 %), soit enfin que leur puissance énergétique est inférieure ou égale à 36 kVA (53 %), ce qui fait qu’ils disposent donc du bouclier tarifaire.
L’immense majorité (86 %) déclare avoir subi une augmentation de sa facture d’énergie, et seule une infime partie des répondants a réussi à négocier une baisse de tarif (7 %). La moitié de ceux en fin de contrat auprès de leur fournisseur d’énergie a eu du mal à en trouver un nouveau. Dans l’ensemble, les professionnels sont restés fidèles à leur fournisseur d’énergie, et seuls 30 % d’entre eux se sont renseigné sur des alternatives qui leur permettraient de réaliser des économies d'énergie.
Du côté des aides mises en place par l’État (amortisseur électricité, guichet d’aide), moins de 10 % des répondants déclarent avoir fait une demande et obtenu l’aide. 12 % ont été bloquées en remplissant le formulaire, 21 % ont fait une demande mais n’ont pas obtenu d’aide et un peu plus d’un tiers n’a pas fait de demande parce qu’ils estimaient ne rien y comprendre. Enfin, faute de temps à y consacrer, 21 % n’ont pas encore pu faire de demande d’aide. Au total, 69 % des professionnels sondés disent ne pas encore bénéficier du nouveau tarif réglementé, fixé à 280 € le kVA, qui entrera en vigueur au 1er février mais que certains fournisseurs proposent déjà.
Inquiétudes pour 2023
Enfin, L’Hôtellerie Restauration a voulu connaître les sujets d’inquiétude des professionnels pour l’année à venir. Outre les grèves et la guerre, les principales préoccupations sont très claires. En premier lieu : le prix de l’énergie et l’inflation de manière générale (matières premières, hausse des charges, notamment du personnel) et les problèmes liés au recrutement de personnel (difficulté à faire signer des CDI, recrutement des saisonniers...).
Ensuite, viennent les craintes liées à la baisse de fréquentation en raison de la chute du pouvoir d’achat, qui entraîne un recul du ticket moyen. Les restaurateurs ne parviennent pas à faire peser sur leurs clients une partie de l’augmentation générale qu’ils subissent.
“Se battre pour rester ouvert” est une expression qui est souvent revenue dans vos contributions. Vous nous avez exprimé vos craintes liées à la rentabilité de vos établissements : comment maintenir sa marge, son chiffre d’affaires, conserver de la trésorerie... Certains nous ont dit se sentir étranglé et craignent de devoir fermer, au moins pendant l’hiver, voire de déposer le bilan ou de se mettre en faillite, en raison de toutes ces difficultés.
(Enquête menée par L’Hôtellerie Restauration entre le 13 et le 16 janvier 2023. Total des répondants : 752)
Publié par Romy CARRERE