La vie est parfois faite d’imprévus. Jean-Michel et Françoise Kurc peuvent en témoigner. Après avoir travaillé pendant trente ans auprès de jeunes adolescents en difficulté sociale et scolaire, ils sont aujourd’hui propriétaires d’un hôtel-restaurant aux portes du Sahara. C’est pendant l’un de leurs périples au Maroc avec l’association ‘L’École mobile, pourquoi pas ?’, que le couple est tombé sous le charme d’une kasbah de plus d’un siècle, en ruine, aux abords de Boumalne-Dadès, au sud du pays “Au départ, notre souhait n’était pas de construire un hôtel, avoue Jean-Michel Kurc. Nous voulions un pied-à-terre, une maison pour notre retraite dans ce pays que l’on adore.”
Le destin s’en est mêlé. Entre 2003 et 2009, le couple entreprend d’importants travaux de rénovation de la kasbah, mettant un point d’honneur à reconstruire selon les méthodes traditionnelles et locales. “En parallèle, nous avons continué notre métier d’éducateurs, explique l’hôtelier. Mais malheureusement l’aventure de L’École mobile s’est arrêtée en 2010.” C’est alors qu’ils décident de faire de leur kasbah un hôtel-restaurant : La Perle du Dadès. Novices dans le métier, ils rencontrent des professionnels du tourisme dans la région, pour s’informer notamment sur les règles administratives marocaines. “Nous avons fait les aménagements adéquats pour recevoir du public. Et puis nous avons lancé la mécanique, en communiquant via les agences, internet…”, raconte Jean-Michel Kurc.
La kasbah attire
Le couple embauche des travailleurs et artisans locaux pour les aider. “Nous avons recruté deux cuisiniers, Ahmed et Mohamed, qui ont travaillé comme ouvriers au moment des travaux et qui ont aussi été guides pendant nos voyages avec les enfants. Ils sont encore là aujourd’hui. On se connaît depuis 25 ans maintenant”, sourit l’hôtelier. L’établissement propose une cuisine traditionnelle berbère, y compris au petit déjeuner. Les repas sont faits au jour le jour, avec des produits achetés sur place pour participer à l’économie locale. “Nous proposons aussi des circuits et randonnées pour les clients, nous leur faisons découvrir les alentours, les gorges, la culture berbère, les magnifiques couchers de soleil.”
Le travail de publicité de Françoise Kurc a permis d’attirer une clientèle de toute l’Europe, et même au-delà. La Perle du Dadès, référencée sur Booking.com, travaille avec des agences américaines, canadiennes et même chinoises, notamment pour des groupes de 4 × 4 et de motos. Dans une région très touristique, l’hôtel s’est même fait une clientèle d’habitués.
Fibre humanitaire
Depuis 2013, le couple a décidé de prendre un peu de recul. “Notre métier d’éducateurs, c’était un travail 24 heures sur 24. Et avec l’hôtel, c’est pareil !”, note Jean-Michel Kurc. Ils ont donc recruté un gérant : Eddy Jeuly. L’esprit reste toutefois intact, avec en toile de fond, une petite dimension humanitaire. La générosité et la philosophie de travail du trio ont fait des émules auprès des touristes qui, spontanément, apportent des livres, des fournitures scolaires, des vêtements, du matériel de première nécessité offerts aux écoles des alentours et aux habitants dans le besoin.
Comme pour beaucoup, depuis 2020, la situation est très compliquée pour la Perle du Dadès. La décision a été prise de ne pas fermer l’hôtel, bien qu’il n’ait fonctionné qu’à moins de 10 % de sa capacité. “Nous avons pu garder quelques salariés pour le fonctionnement de la maison et l’entretien, grâce aux aides financières de l’État marocain.” La Perle du Dadès espère revenir à un fonctionnement normal en octobre, selon l’évolution de la situation. Avec l’envie de faire découvrir l’authenticité du Maroc, son accueil, sa simplicité et sa beauté.
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Publié par Pour Aletheia Press, Jean-Baptiste Guilbert