Il est vrai que les médias participent sans retenue à ce déferlement de phénomènes nettement surévalués quant à leur importance et leur impact. Parmi les perles de ces derniers jours, un présentateur n'a pas hésité à annoncer sur la région parisienne un "froid polaire" à…- 3 °C ! Un autre s'est risqué à parler de "blizzard" en prévoyant quelques flocons sur les côtes normandes, alors que l'ouverture de tous les journaux télévisés comme les unes des quotidiens nous décrivent un pays soumis à la fureur d'un hiver déchaîné.
Ce catastrophisme qui confine au ridicule n'est pas sans conséquence sur l'activité économique et notamment sur celle de la profession : dans certaines régions méridionales, où il est vrai que la moindre chute du thermomètre est qualifiée de 'sibérienne' (comme si les heureux habitants des bords de la Méditerranée avaient l'habitude de voyager entre Irkoutsk et Vladivostok), les annulations de déplacement, de réservations de restaurants ou de rendez-vous d'affaires se multiplient à toute faiblesse du mercure.
Et comme la prévision météorologique, malgré les immenses progrès des instruments de mesure et des connaissances scientifiques, garde une part d'incertitude, les professionnels du tourisme sont plus souvent qu'à leur tour victimes d'annonces excessivement pessimistes, qu'ils soient en montagne ou sur les rivages maritimes. Il ne faudrait pas que cette obsession de l'opinion pour le temps qu'il fait - ou qu'il va faire - se transforme en psychose paralysante. Mais tant que les médias annonceront des 'froids de Grand Nord' dès qu'on descend en dessous de zéro degré, et que la canicule est redoutée dès 25 °C au mois de juin, le rôle positif d'une information maîtrisée sera difficile à mettre en oeuvre.
Publié par L. H.