On aurait même quelques interrogations sur la fiabilité d'une telle performance. Hélas, ce n'est pas toujours ainsi que la réalité est présentée. Ainsi, selon l'enquête de l'Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale), 7 % des entreprises auraient, à divers titres, recours au travail illégal. Et comme dans l'imaginaire populaire, travail illégal s'assimile forcément aux pratiques les plus condamnables, rien ne permet de distinguer la véritable fraude organisée de la simple omission de déclaration sur l'un des multiples documents que toute entreprise est obligée de fournir à notre très sourcilleuse bureaucratie sociale.
Résultat médiatique garanti : à la 'une' d'un journal économique de référence, pas besoin de s'embarrasser de nuance, en titrant:"les restaurants sont ceux qui fraudent le plus"…
Là encore, il ne s'agit bien évidemment pas de soutenir les entreprises qui ne respectent pas la loi, portant un tort considérable à leurs salariés, à leur image et à l'ensemble de la profession. D'ailleurs, les organisations patronales de l'hôtellerie-restauration n'ont pas tardé pour réagir en rappelant leur souci de transparence et de loyauté dans les relations sociales, condamnant celles et ceux qui ne respectent pas le code du travail ou les règles de l'Urssaf.
En revanche, c'est bien sûr au niveau de la communication que le bât blesse. Encore une fois, les amalgames les plus simplistes, les titres racoleurs et les assimilations abusives ont occulté l'essentiel : 95 % des établissements de la profession respectent la législation.
Et sans aucune intention malveillante à l'égard d'autres secteurs dont la réputation n'est pas forcément exemplaire, on peut s'étonner que des "raisons techniques" aient conduit à exclure le bâtiment et les travaux publics du champ de l'enquête.
Publié par L. H.