On s'est davantage invectivé que l'on a formulé des propositions susceptibles d'éclairer le choix du citoyen. Et parmi les fleurons des discours de préaux et de meeting, on ne s'est pas gêné, avec la bienveillante complaisance d'une grande partie des médias, pour s'en prendre à des établissements de la profession qui n'ont pas mérité ce flot de critiques et de médisance.
Rappelez-vous : de la 'bande du Fouquet's' aux 'amis du Bristol' en passant par les 'rendez-vous chez Laurent' ou le 'déjeuner du Crillon', il serait interdit de fréquenter les grandes maisons dont de nombreux hommes politiques sont pourtant habitués depuis des décennies.
Pis, les médias en ont remis une bonne couche à l'occasion des développements de plus en plus nauséabonds de l'enquête à l'encontre de l'ancien directeur général du FMI, en prenant l'habitude d'évoquer 'l'affaire du Sofitel' devenue quelques mois plus tard 'l'affaire du Carlton', sans oublier les allusions appuyées à des restaurants proches de l'Étoile ou des hôtels tendance de la République.
Et comme si cela ne suffisait pas, un hebdomadaire bien pensant de la gauche rive gauche n'a pas hésité, lors du décès du directeur de Sciences-po à New York à formuler un titre racoleur au possible : 'Les mystères de la Chambre 723', pour une enquête sans grande révélation qui attirait évidemment l'attention sur un hôtel supposé être un lieu habituel de turpitudes.
Heureusement, nous avons appris dimanche dernier que notre nouveau président avait ses habitudes à l'hôtel Central de Tulle.
L'occasion de rappeler que la profession est composée d'entreprises où travaillent des centaines de milliers de personnes, des enseignes les plus prestigieuses aux discrètes maisons accueillantes du voyageur anonyme, qui méritent simplement la considération du travail accompli, pas la stigmatisation outrancière dont elles viennent d'être l'objet.
Publié par L. H.