Edito du journal n° 3413 du 25 septembre : "Avant de dégainer..."

Publié le 24 septembre 2014 à 13:43

Allez, soyons fous et osons cette question : combien de notes circulent en France, par jour et en moyenne, dans nos ministères, quel que soit le Gouvernement ? Si quelqu'un avait un chiffre, ce serait bien qu'il le livre à notre connaissance. Cela renforcerait sans doute la notion de pépinières d'idées. Mais toutes ces idées sont-elles bonnes à mettre sous les projecteurs ? Un doute m'envahit. Trop de voix discordantes tuent le débat, aussi intéressant soit-il. Je pense notamment à cette information  selon laquelle Bercy envisagerait de déréglementer les débits de boissons. Avant de crier au scandale, la première question à se poser, c'est comment le ministère de l'Économie et des Finances pourrait-il modifier le code de la santé publique sans l'aide interministérielle ? Pour mémoire, le code des débits de boissons, qui régit les licences IV, a été abrogé pour intégrer le code de la santé publique en 2003. Toute question relative à ce domaine implique généralement plusieurs départements comme l'Intérieur, la Justice et bien sûr la Santé. En 2008, le rapport Attali 'pour la libéralisation de la croissance française' n'avait pas soulevé cette possibilité de déréglementation, alors que les taxis et d'autres professions réglementées étaient déjà dans le collimateur.

La France est crispée parce que l'économie est au point mort. Cessons de crier au loup et concentrons-nous sur les vrais problèmes. Ne perdons pas notre énergie à commenter une prose incertaine alors que, dans le même temps, certaines mesures qui se précisent seraient bien plus néfastes pour nos professions. André Marcon, le président des chambres de commerce et d'industrie (et frère de Régis Marcon, chef triplement étoilé qui est sans doute l'un des professionnels de la restauration qui s'est le plus engagé dans la transmission des savoir-faire auprès des jeunes ces dernières années), estime que la cure d'austérité demandée par Emmanuel Macron aux institutions consulaires va "condamner 30 000 places en apprentissage". Quid alors de l'annonce du Gouvernement qui a répété vouloir relancer les politiques en faveur de l'apprentissage ? Sur ce sujet, oui, l'alerte doit être donnée.


Publié par Sylvie SOUBES



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