Il a fallu deux ans pour mobiliser les fonds nécessaires à la création du restaurant d'intérêt général Ecce Terrail, installé dans un bâtiment communal au Cannet-des-Maures (Var).
Créé par cinq cofondateurs très impliqués dans le milieu associatif local - le modèle de la Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) s'est imposé dès l'origine du projet -, l'établissement a vocation à être un lieu d'intérêt général, culturel et créateur de lien social. Si le modèle se base sur celui de la SARL, les différences résident dans une gestion désintéressée et des bénéfices systématiquement réinvestis dans la structure.
Avec une part sociale à 30 € et un projet éco-responsable suivi de longue date par les locaux, Ecce Terra réunit aujourd'hui 85 coopérateurs, parmi lesquels quatre salariés, des bénévoles, des associations et des collectivités locales. À la tête de la structure, Elisabeth Lecoux, gérante désintéressée, donne de son temps au service de l'intérêt collectif.
Une personne, une voix
S'ils ne sont pas impliqués dans la gestion quotidienne du restaurant, les coopérateurs sont convoqués une fois par an pour prendre les grandes décisions, voter le budget et décider de l'utilisation des bénéfices. À la différence d'actionnaires, les coopérateurs ne touchent pas de pourcentage sur les bénéfices : ceux-ci sont destinés au fonctionnement de la structure. Si chaque membre possède une voix, les coopérateurs sont organisés en collèges de votes : celui des cofondateurs, des forces vives (salariés et bénévoles), les consommateurs et les producteurs, les associations. Une décision, pour être validée, doit réunir l'accord commun des cofondateurs et des forces vives. Un système qui permet de garder une maîtrise dans la gestion de la société tout en imposant une transparence auprès du collectif.
Au quotidien, ce sont les salariés qui font fonctionner le restaurant d'une cinquantaine de couverts. Pour organiser le travail, élaborer les cartes, décider des actions culturelles, chaque semaine, des commissions de travail ont lieu.
Parmi les coopérateurs, certains apportent leur aide bénévolement : ils organisent le réseaux de producteurs locaux, vont chercher les marchandises, aident à la décoration ou à l'entretien du restaurant.
Très attendu des locaux, le restaurant Ecce Terra connaît un bon début. Avec des prix accessibles à tous et en organisant régulièrement des événements culturels, le restaurant espère remplir sa mission première : devenir un espace d'intérêt collectif et créateur de lien social.
Publié par Marie TABACCHI