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Implanté en France depuis plus de 30 ans
L'entreprise s'est implantée en 1981 à Harnes dans le Nord-Pas de Calais, puis à Béthune et enfin à Matougues en Champagne. C'est le seul industriel expert de la pomme de terre surgelée en France avec un chiffre d'affaires s'élevant à 375 millions d'euros et une croissance en volume de 6%.
Sur ses trois sites de production, l'entreprise emploie en France 1000 personnes. Ces usines produisent jusqu'à 70 tonnes de frites par heure. A Harnes, l'entreprise a implanté le plus grand entrepôt frigorifique d'Europe, de 400.000m2, elle y stocke jusqu'à 65.000 palettes et peut en traiter jusqu'à 6.500 par jour. Grâce à la construction de cette chambre froide, ce sont 330.000 kilomètres de transport de produits qui ont été évités.
Dans le site de production de Harnes, tout est automatisé. Depuis le déchargement du camion, le tri, le nettoyage, l'épluchage, la découpe, le retrait des yeux, la sélection des frites au bon format, la cuisson, la surgélation, l'empaquetage puis le stockage en chambre froide. Tout ce cycle se déroule en 1H30, sur des centaines de mètres de tapis roulants souvent vibrants, des tamis et des sélecteurs optiques, des machines de cuisson qui fonctionnent en continu.
Une production 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sans gaspillage
Benoit Blondel le Directeur de l'usine explique qu'avec les 350 salariés du site dont 45 à la maintenance, l'usine produit 24 heures sur 24 et 7 jours sur7. En période de récolte, ils réceptionnent 2000 tonnes de pommes de terre par jour et ils en transforment immédiatement 1300 tonnes.
L'usine consomme :
- 24 tonnes d'huile par jour. C'est un mélange à 100% d'huiles de Tournesol, car les usines McCain n'utilisent plus d'huile de palme depuis 2011 ;
- 3000m3 d'eau par jour. L'eau est utilisée en circuit fermé pour limiter sa consommation. Avec ce type de dispositifs, l'entreprise a réduit de 10 % sa consommation d'eau entre 2008 et 2012 ;
- 60.000 m3 de gaz par jour. Ce site comme 4 des 7 sites de production est équipé d'un bio digesteur qui produit du biogaz à partir des déchets organiques issus de la production. Ce qui réduit d'autant les besoins en énergie du site. Au total de 2008 à 2012 l'entreprise a réduit de 9 % sa consommation d'énergie.
Il n'y a pas de gaspillage du produit dans l'usine, moins de 2 kg de pomme de terre (1.7kg précisément) fournissent 1kg de frites. Le reste est transformé en flocons déshydratés de pomme de terre ou en purée noisette. La peau et les déchets vont dans le digesteur.
Une stratégie "du champ à l'assiette"
McCain fournit les plants aux agriculteurs. Ceux-ci participent au travail de recherches variétales de l'entreprise effectuées par Mr Tropato l'expert en agronomie de l'entreprise. Cette recherche variétale indispensable pour la qualité du produit, contribue aussi à la réduction des intrants et de la consommation d'eau. Elle permet également un étalement de la production grâce à l'obtention de variétés primeurs, plus hâtives, cultivées sur un sol plus sablonneux ou plus tardives récoltées seulement en novembre.
L'industriel, optimise les trajets pour sa filière d'approvisionnement de afin limiter le nombre de kilomètres parcourus et de réduire ainsi l'impact CO2. Il passe des contrats avec des agriculteurs proches des usines pour des variétés précises. Chaque agriculteur partenaire non exclusif est sollicité pour livrer une quantité donnée d'une variété donnée à un moment précis sur le site concerné.
Avec ces agriculteurs partenaires les contrats sont conclus avant récolte. L'entreprise supporte ainsi l'ensemble de la filière en proposant un prix fixe en début de campagne incluant le cas échéant en plus un coût de stockage. D'une récolte à l'autre, le cours de la pomme de terre varie de 50 à 350€ la tonne. Les contrôles qualité de la production qui permettent de fixer le prix sont effectués par une commission constituée d'agriculteurs.
Visite chez François Xavier Beaury
Pour comprendre comment fonctionne ce partenariat entre McCain et les agriculteurs nous sommes allés en rencontrer un : François Xavier Beaury.
Cet agriculteur s'est spontanément présenté comme étant dans un état d'esprit "100% McCain". A 45 ans, il exploite sa ferme depuis 1994 ; c'est l'ancienne ferme des mines de Lens. Elle permettait à la compagnie des mines de maitriser le foncier. Elle servait également pour les chevaux utilisés dans les mines. Si nécessaire, ces derniers séjournaient pendant 6 mois à la ferme pour se retaper, avant de redescendre au fond. Aussi la ferme se compose de champs très morcelés répartis sur 10 communes avec 250 à 350 hectares de terre blanche ou de terre argileuse. Mais aussi de terres limoneuses argileuses, ses meilleures terres que l'agriculteur réserve aux pommes de terre. Il cultive des céréales, des betteraves et des pommes de terre (sur 50 hectares).
Il organise une rotation de ses cultures sur 5 ans pour des raisons surtout sanitaires afin d'éviter maladies et les parasites et donc les risques d'interdiction de culture.
Des contrats exigeants mais lisibles
Il n'est pas venu spontanément à la culture de pommes de terre, qui est difficile, car c'est une production technique et coûteuse, avec des résultats très variables en fonction du climat et des cours. Mais en 2007/2008 la communauté européenne ayant réduit la production de betteraves, il a souhaité avoir une production plus diversifiée avec une palette de ressources différentes. En 2008, il a choisi de réinvestir dans la pomme de terre avec McCain dont les contrats sont selon lui : exigeants mais lisibles avec des primes à la qualité, un suivi technique et une fiabilité de paiement.
Il produit de la Bintje et de la Markiès (une variété McCain bien adaptée pour les terres crayeuses) soit 2 à 3000 tonnes par an. Le cycle de production de la pomme de terre est long. Il se déroule sur 1an ½. Il commence par l'achat des plants avec une plantation à mi-avril. Fin août les feuillages sont détruits et fin septembre début octobre à lieu la récolte. Chaque plant produit environ 12 pommes de terre par pied au diamètre requis de 50mm. La récolte est stockée dans les bâtiments ventilés jusqu'à sa livraison à l'usine. De ce fait, François Xavier Beaury a rénové les bâtiments existants de la ferme en les équipant de matériel d'isolation et de ventilation pour pouvoir conserver ses pommes de terre 8 à 9mois.
Une production très technique
A l'instar des autres partenaires de McCain, François Xavier Beaury pratique une agriculture raisonnée où chaque intervention doit être motivée par une cause. En ne faisant les traitements que lorsque c'est indispensable, par exemple, des fongicides pour éviter le mildiou sinon la parcelle est perdue. Cette approche raisonnée est pour lui très importante car, selon une étude sur l'utilisation des produits phytosanitaires en grandes cultures, réalisée par Agreste, le service d'observation et des statistiques du ministère de l'Agriculture et publiée le 1er août2013. En 2011, ce sont les pommes de terre qui ont reçu le plus d'applications de produits phytosanitaires (18,6 en moyenne), alors que le blé dur (3,9) et le tournesol (2,4) en ont reçu beaucoup moins. Il est certifié Global GAP. Cette certification comporte 240 points de mesure pour Garantir des Bonnes Pratiques Agricoles. L'un des enjeux est en particulier de réduire de 20% les intrants pour plus de pommes de terre récoltées. Il est conseillé dans cette démarche par l'un des 21 agents de plaine McCain experts en agronomie.
Nous sommes dans des pratiques agricoles très sophistiquées, qui reposent sur beaucoup de technologie. Par exemple il utilise un tracteur guidé par GPS et laser qui lui permet d'intervenir sur ses cultures, au centimètre près, sur une envergure de 36 m. De même il dispose d'une énorme machine de tri aux champs ne nécessitant qu'une seule personne pour trier. Ou encore il met en oeuvre un système appelé Barbutte avec une machine qui crée automatiquement des mini digues entre les buttes dans lesquelles poussent les plants de pomme de terre. Cette méthode permet de mieux conserver l'eau, en évitant le ruissellement et donc de limiter la consommation d'eau.
Apporter tous les bienfaits de la pomme de terre
Pour ses clients McCain considère que sa mission est d'"Apporter tous les bienfaits de la pomme de terre au plus grand nombre". Aussi l'entreprise résume sa démarche responsable en alimentation par une équation : une bonne pomme de terre + une bonne huile = une bonne frite.
Dans notre alimentation nous sous-consommons les féculents qui, comme la pomme de terre, sont riches en énergie et glucides complexes. Il y a 90% de pomme de terre dans une frite McCain.
L'huile est un mélange d'huiles de Tournesol à 100%, sans OGM. La création de ce mélange et son utilisation pour tous les produits McCain a représenté un investissement de 4 millions d'euros. Les recherches de l'entreprise ayant depuis 1995 permis de limiter les acides gras saturés, le mélange contient moins de 12% d'acides gras saturés par contre il est très riche en acides gras insaturés.
De même, l'entreprise a réduit de 41 % le taux moyen de sel depuis 2008 sur les garnitures de pommes de terre. Enfin, McCain est totalement transparent sur les allergènes éventuels.
Avec la reprise de Lutosa et le rachat de Celavita, une marque de produits à base de pommes de terre fraiches (pelées, blanchies, précuites), McCain peut fournir aux restaurateurs 40 références différentes, dont des produits non pré frits, en particulier une gamme de 15 références pasteurisées natures et assaisonnées répondant aux engagements du Plan National Nutrition Santé PNNS.
Un acteur clé, leader sur l'ensemble des filières de restauration.
L'entreprise a la volonté de se différencier de la garniture "par défaut" en apportant des solutions aux restaurateurs avec des gammes appropriées. Par exemple, par rapport aux recommandations du GEM-RCN (Groupe d'Etude des Marchés de Restauration Collective et Nutrition) pour limiter les produits supérieurs à 15% de matières grasses. Ainsi 100% des frites McCain ont moins de 15% de matières grasses.
Pour aider le restaurateur à optimiser l'utilisation de ses équipements, l'entreprise propose une gamme large de frites qui se préparent en 3 minutes seulement en friteuse, ou encore des Simply Potato, des bâtonnets de pomme de terre non-pré frits, juste blanchis, que le restaurateur cuira à sa façon. En passant par les Tradistyle ou les Wedgehouse et toute une gamme de pommes de terre fraiches, réfrigérées, Easy nature ou Seasonned (assaisonnées) pasteurisées, faciles à préparer en quelques minutes.
L'objectif recherché est la satisfaction client par une couleur, un goût et une qualité constante. Mais aussi une limitation du gaspillage : 1kg acheté = 1 kg de produit prêt à servir, avec des calibres homogènes
Pour le Snacking l'entreprise a même développé une gamme prémium de frites Express qui permettent de mieux gérer les fluctuations de la demande en cours de service. Préparées en seulement 2mn15 afin de réduire encore plus la file d'attente. En forme allumette, elles restent chaudes plus longtemps. Elles sont bi-températures, c'est-à-dire qu'elles sont surgelées, mais peuvent être stockées pendant 4 jours à + 4°.
Approfondir la démarche
Pour poursuivre sur le chemin de la durabilité, McCain s'est fixé une nouvelle feuille de route de 2012-2016 avec 5 engagements piliers.
1er Pilier : Promouvoir une agriculture durable
Assurer un approvisionnement en pommes de terre avec un impact minimum sur l'environnement au travers de plusieurs dispositifs. Préserver les sols, en réduisant les apports de 20 % par tonne de pommes de terre récoltée. Mettre en place des systèmes de mesures pour réduire la consommation d'eau. Continuer à réduire l'empreinte carbone et diminuer de 20 % les kilomètres parcourus entre les exploitations agricoles et les sites de production. Enfin garantir des Bonnes Pratiques Agricoles en certifiant 100 % des pommes de terre (Global Gap ou équivalent).
2ème pilier : Respecter l'environnement tout au long du cycle de production
Il s'agit de «produire plus avec moins». De continuer à réduire la consommation d'énergie en la diminuant de 20% par rapport à 2012. En baissant encore de 5% la consommation d'eau après l'avoir déjà réduite de 12%. En réduisant encore les émissions de CO2 de 30 % et en réduisant de 750.000, les kilomètres parcourus par les produits finis. En utilisant pour l'ensemble des produits vendus en grande distribution des emballages issus de ressources renouvelables.
3ème pilier : Contribuer au développement d'une alimentation -plaisir responsable
En proposant aux clients et consommateurs des produits soigneusement développées selon des critères nutritionnels stricts. Pour cela atteindre un taux maximal de 0,6 % d'acides gras saturés dans tous les produits McCain à base de pommes de terre. Lancer une gamme de produits avec un taux de matière grasse réduit de 50 % après cuisson. Atteindre un maximum de 0,5 grammes de sel pour 100 grammes de produit à base de pommes de terre. Sélectionner uniquement des ingrédients naturels pour les recettes et garantir l'absence de lactose et de gluten dans toutes les gammes de produits à base de pomme de terre. En assurant une information transparente et claire vis-à-vis des consommateurs et des clients.
4ème pilier : Continuer d'être un employeur responsable qui développe ses collaborateurs
En assurant des conditions de travail optimales à tous les collaborateurs. Avec la garantie d'une sécurité maximale sur tous les sites de production et en se plaçant dans ce domaine parmi les meilleures sociétés mondiales. En développant le potentiel et les capacités des collaborateurs avec au minimum, 3 % de la masse salariale consacrée à la formation. En offrant des rémunérations équitables et un dispositif d'évolution motivant pour les collaborateurs. En faisant la promotion d'une alimentation responsable et d'un style de vie actif auprès des collaborateurs.
5ème pilier : Etre proche des communautés
En assurant aux communautés défavorisées un accès à l'alimentation grâce à la pomme de terre. Et pour cela bâtir des partenariats avec des acteurs locaux pour favoriser la distribution des produits au sein des populations précaires. En développant un projet autour de la pomme de terre qui permette à des populations vulnérables d'un pays défavorisé d'assurer leur subsistance de façon durable.
C'est ainsi que le 29 Novembre 2013, à Bogota, en Colombie, le président, Allison McCain, a signé un accord avec le lauréat du prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus, pour lancer le projet «Campo Vivo ». Cette entreprise sociale, qui comprend un Centre de Culture de l'excellence, permettra aux familles agricoles défavorisées de Colombie de produire de manière commercialement viable des pommes de terre, des carottes et des pois, cultivés d'une manière équitable et durable.
L'entreprise s'est implantée en 1981 à Harnes dans le Nord-Pas de Calais, puis à Béthune et enfin à Matougues en Champagne. C'est le seul industriel expert de la pomme de terre surgelée en France avec un chiffre d'affaires s'élevant à 375 millions d'euros et une croissance en volume de 6%.
Sur ses trois sites de production, l'entreprise emploie en France 1000 personnes. Ces usines produisent jusqu'à 70 tonnes de frites par heure. A Harnes, l'entreprise a implanté le plus grand entrepôt frigorifique d'Europe, de 400.000m2, elle y stocke jusqu'à 65.000 palettes et peut en traiter jusqu'à 6.500 par jour. Grâce à la construction de cette chambre froide, ce sont 330.000 kilomètres de transport de produits qui ont été évités.
Dans le site de production de Harnes, tout est automatisé. Depuis le déchargement du camion, le tri, le nettoyage, l'épluchage, la découpe, le retrait des yeux, la sélection des frites au bon format, la cuisson, la surgélation, l'empaquetage puis le stockage en chambre froide. Tout ce cycle se déroule en 1H30, sur des centaines de mètres de tapis roulants souvent vibrants, des tamis et des sélecteurs optiques, des machines de cuisson qui fonctionnent en continu.
Une production 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 sans gaspillage
Benoit Blondel le Directeur de l'usine explique qu'avec les 350 salariés du site dont 45 à la maintenance, l'usine produit 24 heures sur 24 et 7 jours sur7. En période de récolte, ils réceptionnent 2000 tonnes de pommes de terre par jour et ils en transforment immédiatement 1300 tonnes.
L'usine consomme :
- 24 tonnes d'huile par jour. C'est un mélange à 100% d'huiles de Tournesol, car les usines McCain n'utilisent plus d'huile de palme depuis 2011 ;
- 3000m3 d'eau par jour. L'eau est utilisée en circuit fermé pour limiter sa consommation. Avec ce type de dispositifs, l'entreprise a réduit de 10 % sa consommation d'eau entre 2008 et 2012 ;
- 60.000 m3 de gaz par jour. Ce site comme 4 des 7 sites de production est équipé d'un bio digesteur qui produit du biogaz à partir des déchets organiques issus de la production. Ce qui réduit d'autant les besoins en énergie du site. Au total de 2008 à 2012 l'entreprise a réduit de 9 % sa consommation d'énergie.
Il n'y a pas de gaspillage du produit dans l'usine, moins de 2 kg de pomme de terre (1.7kg précisément) fournissent 1kg de frites. Le reste est transformé en flocons déshydratés de pomme de terre ou en purée noisette. La peau et les déchets vont dans le digesteur.
Une stratégie "du champ à l'assiette"
McCain fournit les plants aux agriculteurs. Ceux-ci participent au travail de recherches variétales de l'entreprise effectuées par Mr Tropato l'expert en agronomie de l'entreprise. Cette recherche variétale indispensable pour la qualité du produit, contribue aussi à la réduction des intrants et de la consommation d'eau. Elle permet également un étalement de la production grâce à l'obtention de variétés primeurs, plus hâtives, cultivées sur un sol plus sablonneux ou plus tardives récoltées seulement en novembre.
L'industriel, optimise les trajets pour sa filière d'approvisionnement de afin limiter le nombre de kilomètres parcourus et de réduire ainsi l'impact CO2. Il passe des contrats avec des agriculteurs proches des usines pour des variétés précises. Chaque agriculteur partenaire non exclusif est sollicité pour livrer une quantité donnée d'une variété donnée à un moment précis sur le site concerné.
Avec ces agriculteurs partenaires les contrats sont conclus avant récolte. L'entreprise supporte ainsi l'ensemble de la filière en proposant un prix fixe en début de campagne incluant le cas échéant en plus un coût de stockage. D'une récolte à l'autre, le cours de la pomme de terre varie de 50 à 350€ la tonne. Les contrôles qualité de la production qui permettent de fixer le prix sont effectués par une commission constituée d'agriculteurs.
Visite chez François Xavier Beaury
Pour comprendre comment fonctionne ce partenariat entre McCain et les agriculteurs nous sommes allés en rencontrer un : François Xavier Beaury.
Cet agriculteur s'est spontanément présenté comme étant dans un état d'esprit "100% McCain". A 45 ans, il exploite sa ferme depuis 1994 ; c'est l'ancienne ferme des mines de Lens. Elle permettait à la compagnie des mines de maitriser le foncier. Elle servait également pour les chevaux utilisés dans les mines. Si nécessaire, ces derniers séjournaient pendant 6 mois à la ferme pour se retaper, avant de redescendre au fond. Aussi la ferme se compose de champs très morcelés répartis sur 10 communes avec 250 à 350 hectares de terre blanche ou de terre argileuse. Mais aussi de terres limoneuses argileuses, ses meilleures terres que l'agriculteur réserve aux pommes de terre. Il cultive des céréales, des betteraves et des pommes de terre (sur 50 hectares).
Il organise une rotation de ses cultures sur 5 ans pour des raisons surtout sanitaires afin d'éviter maladies et les parasites et donc les risques d'interdiction de culture.
Des contrats exigeants mais lisibles
Il n'est pas venu spontanément à la culture de pommes de terre, qui est difficile, car c'est une production technique et coûteuse, avec des résultats très variables en fonction du climat et des cours. Mais en 2007/2008 la communauté européenne ayant réduit la production de betteraves, il a souhaité avoir une production plus diversifiée avec une palette de ressources différentes. En 2008, il a choisi de réinvestir dans la pomme de terre avec McCain dont les contrats sont selon lui : exigeants mais lisibles avec des primes à la qualité, un suivi technique et une fiabilité de paiement.
Il produit de la Bintje et de la Markiès (une variété McCain bien adaptée pour les terres crayeuses) soit 2 à 3000 tonnes par an. Le cycle de production de la pomme de terre est long. Il se déroule sur 1an ½. Il commence par l'achat des plants avec une plantation à mi-avril. Fin août les feuillages sont détruits et fin septembre début octobre à lieu la récolte. Chaque plant produit environ 12 pommes de terre par pied au diamètre requis de 50mm. La récolte est stockée dans les bâtiments ventilés jusqu'à sa livraison à l'usine. De ce fait, François Xavier Beaury a rénové les bâtiments existants de la ferme en les équipant de matériel d'isolation et de ventilation pour pouvoir conserver ses pommes de terre 8 à 9mois.
Une production très technique
A l'instar des autres partenaires de McCain, François Xavier Beaury pratique une agriculture raisonnée où chaque intervention doit être motivée par une cause. En ne faisant les traitements que lorsque c'est indispensable, par exemple, des fongicides pour éviter le mildiou sinon la parcelle est perdue. Cette approche raisonnée est pour lui très importante car, selon une étude sur l'utilisation des produits phytosanitaires en grandes cultures, réalisée par Agreste, le service d'observation et des statistiques du ministère de l'Agriculture et publiée le 1er août2013. En 2011, ce sont les pommes de terre qui ont reçu le plus d'applications de produits phytosanitaires (18,6 en moyenne), alors que le blé dur (3,9) et le tournesol (2,4) en ont reçu beaucoup moins. Il est certifié Global GAP. Cette certification comporte 240 points de mesure pour Garantir des Bonnes Pratiques Agricoles. L'un des enjeux est en particulier de réduire de 20% les intrants pour plus de pommes de terre récoltées. Il est conseillé dans cette démarche par l'un des 21 agents de plaine McCain experts en agronomie.
Nous sommes dans des pratiques agricoles très sophistiquées, qui reposent sur beaucoup de technologie. Par exemple il utilise un tracteur guidé par GPS et laser qui lui permet d'intervenir sur ses cultures, au centimètre près, sur une envergure de 36 m. De même il dispose d'une énorme machine de tri aux champs ne nécessitant qu'une seule personne pour trier. Ou encore il met en oeuvre un système appelé Barbutte avec une machine qui crée automatiquement des mini digues entre les buttes dans lesquelles poussent les plants de pomme de terre. Cette méthode permet de mieux conserver l'eau, en évitant le ruissellement et donc de limiter la consommation d'eau.
Apporter tous les bienfaits de la pomme de terre
Pour ses clients McCain considère que sa mission est d'"Apporter tous les bienfaits de la pomme de terre au plus grand nombre". Aussi l'entreprise résume sa démarche responsable en alimentation par une équation : une bonne pomme de terre + une bonne huile = une bonne frite.
Dans notre alimentation nous sous-consommons les féculents qui, comme la pomme de terre, sont riches en énergie et glucides complexes. Il y a 90% de pomme de terre dans une frite McCain.
L'huile est un mélange d'huiles de Tournesol à 100%, sans OGM. La création de ce mélange et son utilisation pour tous les produits McCain a représenté un investissement de 4 millions d'euros. Les recherches de l'entreprise ayant depuis 1995 permis de limiter les acides gras saturés, le mélange contient moins de 12% d'acides gras saturés par contre il est très riche en acides gras insaturés.
De même, l'entreprise a réduit de 41 % le taux moyen de sel depuis 2008 sur les garnitures de pommes de terre. Enfin, McCain est totalement transparent sur les allergènes éventuels.
Avec la reprise de Lutosa et le rachat de Celavita, une marque de produits à base de pommes de terre fraiches (pelées, blanchies, précuites), McCain peut fournir aux restaurateurs 40 références différentes, dont des produits non pré frits, en particulier une gamme de 15 références pasteurisées natures et assaisonnées répondant aux engagements du Plan National Nutrition Santé PNNS.
Un acteur clé, leader sur l'ensemble des filières de restauration.
L'entreprise a la volonté de se différencier de la garniture "par défaut" en apportant des solutions aux restaurateurs avec des gammes appropriées. Par exemple, par rapport aux recommandations du GEM-RCN (Groupe d'Etude des Marchés de Restauration Collective et Nutrition) pour limiter les produits supérieurs à 15% de matières grasses. Ainsi 100% des frites McCain ont moins de 15% de matières grasses.
Pour aider le restaurateur à optimiser l'utilisation de ses équipements, l'entreprise propose une gamme large de frites qui se préparent en 3 minutes seulement en friteuse, ou encore des Simply Potato, des bâtonnets de pomme de terre non-pré frits, juste blanchis, que le restaurateur cuira à sa façon. En passant par les Tradistyle ou les Wedgehouse et toute une gamme de pommes de terre fraiches, réfrigérées, Easy nature ou Seasonned (assaisonnées) pasteurisées, faciles à préparer en quelques minutes.
L'objectif recherché est la satisfaction client par une couleur, un goût et une qualité constante. Mais aussi une limitation du gaspillage : 1kg acheté = 1 kg de produit prêt à servir, avec des calibres homogènes
Pour le Snacking l'entreprise a même développé une gamme prémium de frites Express qui permettent de mieux gérer les fluctuations de la demande en cours de service. Préparées en seulement 2mn15 afin de réduire encore plus la file d'attente. En forme allumette, elles restent chaudes plus longtemps. Elles sont bi-températures, c'est-à-dire qu'elles sont surgelées, mais peuvent être stockées pendant 4 jours à + 4°.
Approfondir la démarche
Pour poursuivre sur le chemin de la durabilité, McCain s'est fixé une nouvelle feuille de route de 2012-2016 avec 5 engagements piliers.
1er Pilier : Promouvoir une agriculture durable
Assurer un approvisionnement en pommes de terre avec un impact minimum sur l'environnement au travers de plusieurs dispositifs. Préserver les sols, en réduisant les apports de 20 % par tonne de pommes de terre récoltée. Mettre en place des systèmes de mesures pour réduire la consommation d'eau. Continuer à réduire l'empreinte carbone et diminuer de 20 % les kilomètres parcourus entre les exploitations agricoles et les sites de production. Enfin garantir des Bonnes Pratiques Agricoles en certifiant 100 % des pommes de terre (Global Gap ou équivalent).
2ème pilier : Respecter l'environnement tout au long du cycle de production
Il s'agit de «produire plus avec moins». De continuer à réduire la consommation d'énergie en la diminuant de 20% par rapport à 2012. En baissant encore de 5% la consommation d'eau après l'avoir déjà réduite de 12%. En réduisant encore les émissions de CO2 de 30 % et en réduisant de 750.000, les kilomètres parcourus par les produits finis. En utilisant pour l'ensemble des produits vendus en grande distribution des emballages issus de ressources renouvelables.
3ème pilier : Contribuer au développement d'une alimentation -plaisir responsable
En proposant aux clients et consommateurs des produits soigneusement développées selon des critères nutritionnels stricts. Pour cela atteindre un taux maximal de 0,6 % d'acides gras saturés dans tous les produits McCain à base de pommes de terre. Lancer une gamme de produits avec un taux de matière grasse réduit de 50 % après cuisson. Atteindre un maximum de 0,5 grammes de sel pour 100 grammes de produit à base de pommes de terre. Sélectionner uniquement des ingrédients naturels pour les recettes et garantir l'absence de lactose et de gluten dans toutes les gammes de produits à base de pomme de terre. En assurant une information transparente et claire vis-à-vis des consommateurs et des clients.
4ème pilier : Continuer d'être un employeur responsable qui développe ses collaborateurs
En assurant des conditions de travail optimales à tous les collaborateurs. Avec la garantie d'une sécurité maximale sur tous les sites de production et en se plaçant dans ce domaine parmi les meilleures sociétés mondiales. En développant le potentiel et les capacités des collaborateurs avec au minimum, 3 % de la masse salariale consacrée à la formation. En offrant des rémunérations équitables et un dispositif d'évolution motivant pour les collaborateurs. En faisant la promotion d'une alimentation responsable et d'un style de vie actif auprès des collaborateurs.
5ème pilier : Etre proche des communautés
En assurant aux communautés défavorisées un accès à l'alimentation grâce à la pomme de terre. Et pour cela bâtir des partenariats avec des acteurs locaux pour favoriser la distribution des produits au sein des populations précaires. En développant un projet autour de la pomme de terre qui permette à des populations vulnérables d'un pays défavorisé d'assurer leur subsistance de façon durable.
C'est ainsi que le 29 Novembre 2013, à Bogota, en Colombie, le président, Allison McCain, a signé un accord avec le lauréat du prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus, pour lancer le projet «Campo Vivo ». Cette entreprise sociale, qui comprend un Centre de Culture de l'excellence, permettra aux familles agricoles défavorisées de Colombie de produire de manière commercialement viable des pommes de terre, des carottes et des pois, cultivés d'une manière équitable et durable.
Publié par Jean-Luc Fessard, Transition Verte et Bleue et Auteur du Blog des Experts
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