Rajat Suri ne hait pas les serveurs, mais il déteste attendre. C'est pourquoi il a développé la tablette tactile Presto, qui permet de consulter le menu d'un restaurant, de commander et de payer sans jamais parler à un serveur. La navigation se fait en cliquant sur les photos des plats et la carte de crédit est ensuite lue par le terminal pour le paiement. Il est même possible de diviser la note comme on le veut entre les clients et de se faire envoyer le reçu par e-mail. "Les gens ont été profondément transformés par internet et attendent plus de rapidité, de service et d'accès à l'information", déclare Rajat Suri, à l'occasion d'un repas à Santorini, le premier restaurant de San Francisco à tester l'engin.
Sept minutes de gagnées
Après s'être adapté aux évaluations en ligne (Tripadvisor, Yelp) aux sites de réservation (lafourchette.com) et à ceux de commande centralisée (alloresto.fr) va-t-il falloir importer les outils digitaux à l'intérieur du restaurant pour révolutionner l'expérience client ? Pour Suri, la réponse est évidemment oui : Presto permettrait de raccourcir le temps du repas de sept minutes et d'augmenter la dépense moyenne de 10 %. Au Calafia Café, le restaurant de Palo Alto fondé par un ex-dirigeant de Google et fréquenté en son temps par Steve Jobs, les serveurs montrent aux clients les photos des plats moins classiques, et cela les aide à vendre. Presto a déjà des concurrents : la chaîne T.G.I. Friday's, qui dispose de 900 restaurants, a récemment lancé une application qui permet aux clients de commander et de payer.
Plus de 125 applications de ce style seraient disponibles en téléchargement. Domino's Pizza en utilise une qui garde en mémoire les plats préférés des clients. Burger King, après un premier test infructueux il y a plusieurs années, tente à nouveau l'expérience pour une livraison à domicile dans la région de Washington. Qu'en pensent les clients ? Ils seraient partagés entre l'intérêt réel de la tablette, qui permet également de jouer en attendant la livraison du repas, et le souci de voir des jobs encore supprimés…
Publié par Anne-Claire Paré