Les premières assises du tourisme lancées par Chantal Carlioz,
vice-présidence du département et présidente d'Isère Tourisme, ont attiré 700
professionnels le 3 octobre dernier à Grenoble. "L'objectif n'est pas d'aligner
les stratégies de chacun derrière la nôtre mais de construire ensemble",
a d'emblée indiqué l'élue. Troisième destination montagne l'hiver, le
département souhaite consolider son attractivité touristique toute l'année. "L'Isère
a des atouts, il est essentiel que nous participions à ces réflexions",
avance Cyril Sarrasi, représentant hôtellerie de l'Umih 38.
Deux des trois ateliers concernaient plus particulièrement les hôteliers-restaurateurs :
comment séduire la clientèle internationale, avec notamment un travail de
recherche présenté par Patrick Henriroux, le chef étoilé de La Pyramide
(Vienne), et les formats de séjour capables de dynamiser les nuitées, en s'adaptant
aux voyageurs de tout âge, du baby-boomer à la génération Z. Mais certains
segments de clientèle ont un plus fort potentiel, à l'instar des voyageurs seuls
qui constituent 27 % des touristes aujourd'hui et 37 % en 2040.
Des clientèles à fort potentiel
"Le voyageur seul qui nous intéresse, c'est celui qui est traité un peu
comme un paria, placé dans une petite chambre, à la table du fond. Attention,
il a souvent plus de moyens et aspire à moins de solitude", indique Josette Sicsic,
experte en sociologie du tourisme. Pour Alexandre Conte, directeur de l'Okko
Hotel de Grenoble, l'un des trois professionnels invités à s'exprimer sur le
sujet, le concept de l'établissement, avec notamment accès au club 24 heures 24,
lounge bar où les clients se retrouvent pour le petit déjeuner ou une
collation, permet de rompre cette solitude.
Il a aussi été question du voyage d'itinérance (le voyageur est mobile
sur un itinéraire et peut faire étape deux nuits consécutives dans deux
endroits différents), un levier de développement dont se sont emparé les
régions Paca et Auvergne-Rhône-Alpes. Une marque a été créée (Voyage dans les
Alpes) regroupant les grands itinéraires alpins, et des formations à l'accueil
et aux langues sont dispensées par les CCI régionales. "L'itinérance est un vrai
enjeu, elle va attirer du monde, se félicite Franck Gervasoni,
président hôteliers de la Fagiht Isère, conscient que la profession doit s'adapter.
Le train ne nous attendra pas, notamment en matière de courts séjours. C'est
une révolution en station, mais nous avons besoin d'un accompagnement pour
annualiser le temps de travail."
Publié par Nathalie RUFFIER