À Juan-Les-Pins (Alpes-Maritimes)
Les plages du secteur Courbet (à l'ouest de Juan-les-Pins) sont aujourd'hui en cours de démontage, une destruction supportée par la municipalité dont le coût global est estimé à 956 000 €. "Les 11 établissements concernés ont rendu leurs clés et ont tous répondu à l'appel d'offres en cours. Cinq lots vont être attribués, au lieu des 11 actuels, trois établissement seront saisonniers et démontés chaque année, et deux ouverts à l'année", détaille maître Geneviève Rebufat. Pour autant, la crainte réside dans la possibilité d'une année blanche durant l'été 2018.
En revanche, concernant le secteur Lutetia, à l'est de Juan-les-Pins, la situation est nettement plus tendue : les 10 établissements concernés sont entrés en résistance, refusent de rendre les clés et n'ont pas soumissionné à l'appel d'offres, jouant leur dernier va-tout. "Aujourd'hui, ces 10 établissements sont occupants sans droit ni titre, ils ont reçu des contraventions de grande voirie et devront démonter à leurs frais", explique l'avocate. Ils espèrent une prolongation d'un an ou une modification des conditions de l'appel d'offres.
À Vallauris (Alpes-Maritimes)
Quatre établissements sont concernés : Nounou, Tétou et Vallauris Plage et la plage des Canettons. Les trois premières ont finalement été condamnés par le tribunal et disposent de trois mois pour démolir leurs établissements. La dernière en revanche s'est engagée à démonter avant Noël.
L'appel d'offres pour les concessions de 2019 à 2030, qui entraîne l'application du schéma d'aménagement de la plage de Pampelonne à Ramatuelle (Var) est en cours, avec à la clé l'attribution de 23 lots au lieu des 27 existants actuellement.
Ce sont les conditions de l'appel d'offres qui crispent les plagistes. Le dossier de 750 pages mobilise les exploitants depuis le début de l'été avec des conditions financières exigeantes : un droit d'entrée fixé à 2 500 € HT le mètre linéaire minimum, une redevance annuelle mise à prix à 2 000 € le mètre linéaire ainsi qu'une redevance de 2 % minimum du CA annuel.
"On nous demande de reconstruire avec des matériaux durables très précis. Pour mon établissement, la construction est estimée à 1,2 M€. Aujourd'hui, entre les frais d'architecte, de paysagiste, d'avocat et de comptable, répondre à l'appel d'offre me coûte 100 000 €, sans compter les heures passées pendant lesquelles on ne s'occupe pas de nos clients", détaille un plagiste qui souhaite rester anonyme. De ce fait, il estime dans son prévisionnel une augmentation de ses tarifs de 15 %. "Nous devons proposer un projet d'excellence qui soit viable économiquement, l'augmentation des prix à Pampelonne est inéluctable." D'autant plus que de grands groupes se positionnent, avec des moyens financiers considérables.
Les exploitants ont jusqu'au 15 novembre pour répondre à l'appel d'offres tandis que le schéma rentrera en application le 1er janvier 2019. "2018 sera la dernière saison de Pampelonne telle qu'elle existe aujourd'hui. C'est toute l'âme de Pampelonne, si caractéristique et qui a fait le succès de la destination, mondialement connue, qui va disparaître. Ce qui est certain c'est qu'il y aura un impact sur l'activité touristique et l'économie régionale, avec, entre autres, la perte de 450 emplois directs", a de nouveau rappelé Jean-Claude Moreu, président de l'association des exploitants de plage de Pampelonne.
Publié par Marie TABACCHI