Lorsqu'elle opte pour une tonalité "plein pot" sur un mur, "c'est pour structurer et créer des zones dans l'espace". Donner des repères aussi : "On reconnaît telle pièce à sa couleur, son usage, ses occupants et la façon dont ils y vivent. La couleur est un langage, poursuit matali crasset. Un langage plus universel que la forme. Lire une forme demande une interprétation, mais la couleur donne une interaction plus instinctive. La couleur participe à affirmer les choses." Avant de choisir une couleur, la designer scrute et dissèque, au fil de la journée, l'arrivée du soleil dans une pièce, un espace. Une façon d'appréhender la couleur "dans sa dynamique" et "au rythme de la vie qui se déploie dans un hôtel".
"Ne pas avoir peur de mélanger"
Pour matali crasset, c'est ainsi qu'un projet s'affine, se peaufine. "J'utilise la couleur comme une alliée. Elle me permet de casser les codes. Grâce à la couleur, je peux clarifier le scénario de vie proposé dans un espace." À l'instar de la chambre avec terrasse, conçue pour l'hôtel Dar Hi à Nefta, où l'on a l'impression de dormir dehors. Résultat : le bleu domine à l'intérieur, tel un clin d'oeil au bleu du ciel à l'extérieur.
"Les gens ont souvent peur de la couleur, car ils ont peur de se tromper dans leur choix." Or, matali craset part du principe que l'on peut les mélanger. Sa recette : "Il faut du dominant. Une couleur principale. Ensuite, on peut ajouter des ponctuels, des complémentaires." Elle opte volontiers pour "une couleur par espace". Puis, les assemblages se font "de façon naturelle".
Publié par Anne EVEILLARD